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Le siège du Comité olympique russe. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le Comité olympique russe (ROC) est totalement réintégré dans ses droits comme membre du CIO", a annoncé avec satisfaction son président Alexandre Joukov, trois jours après la fin des JO de Pyeongchang. "Nous avons reçu aujourd'hui une lettre du CIO à propos du rétablissement de notre statut", a-t-il ajouté, précisant que cette "réintégration était liée aux tests antidopage des sportifs russes qui ont participé aux JO".
"Dans la lettre, il est écrit que (au delà des deux tests positifs révélés pendant les Jeux, ndlr) tous les tests étaient négatifs. La décision automatique de notre rétablissement est donc entrée en vigueur", a encore poursuivi M. Joukov, soulagé après "les mois les plus difficiles de l'histoire du sport russe et du mouvement olympique en Russie". Quelques minutes plus tard, le CIO confirmait dans un communiqué laconique la levée des sanctions "avec effet immédiat", expliquant que les derniers contrôles antidopage réalisés pendant les JO étaient négatifs.
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La décision du CIO était attendue et aurait même pu intervenir plus tôt, dès dimanche 25 février, pour permettre aux athlètes russes ayant participé aux JO sous la bannière olympique de défiler derrière le drapeau de leur pays lors de la cérémonie de clôture.
Mais la commission exécutive du CIO avait rejeté cette hypothèse le matin même en raison des deux contrôles positifs subis, à Pyeongchang, par des Russes : un curleur, positif au meldonium et déchu de sa médaille de bronze de l'épreuve mixte, et une concurrente ayant terminé 12e en bobsleigh à deux.
Des cas "extrêmement décevants" pour le président du CIO Thomas Bach, qui avait toutefois ouvert la porte à une réintégration automatique de la Russie si aucun cas de dopage supplémentaire n'était avéré pendant les Jeux. La décision de suspendre le ROC avait été prise le 5 décembre, conséquence du scandale de dopage institutionnalisé mis au jour par l'Agence mondiale antidopage (AMA) en novembre 2016.
Seuls des athlètes considérés comme "propres" et triés sur le volet par une commission du CIO avaient été autorisés à participer. Leur délégation a terminé à la 13e place du tableau des médailles avec deux titres, contre 13 médailles d'or à Sotchi au moment de la clôture des JO-2014 (11 désormais).
Le rétablissement de leur pays été accueilli avec soulagement par les athlètes russes ayant participé aux Jeux. "L'absence du drapeau russe aux Jeux m'a mise en colère. La Russie est dans mon cœur", a ainsi déclaré Alina Zagitova, 15 ans, championne olympique de patinage artistique à Pyeongchang.
Alina Zagitova, patineuse en or de la Russie, aux JO de Pyeongchang. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette décision intervient le jour même où Vladimir Poutine recevait au Kremlin les athlètes russes ayant participé aux Jeux. "Vous avez montré les meilleurs qualités humaines et sportives. Vous avez montré vos qualités de battant", a-t-il déclaré. Évoquant très brièvement la suspension de la Russie, le président russe a estimé que "c'est une page que nous devons tourner" avant de saluer des Jeux qui, "malgré toutes les difficultés, nous ont montré de bonnes surprises et donné de nouveaux héros".
La réintégration de la Russie ne veut pas dire que le pays en a fini avec les ennuis extra-sportifs. Il reste notamment à convaincre l'AMA, qui a rappelé dimanche soir 25 février que la Russie n'était toujours pas en conformité avec le règlement antidopage mondial. "Malheureusement, nos rapports avec l'AMA sur le rétablissement de la Rusada (l'agence russe antidopage) ne sont pas terminés. Et ça va être un processus légèrement plus compliqué que le rétablissement du ROC", a d'ailleurs reconnu Alexandre Joukov.
L'AMA est en effet beaucoup plus exigeante que le CIO. L'instance mondiale de la lutte antidopage avait notamment exprimé la "consternation et la frustration" de la communauté sportive après la levée de la suspension de 28 sportifs russes par le Tribunal arbitral du sport (TAS), début février, quelques jours avant le début des JO.