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Des membres d'une équipe polonaise viennent au secours de l'alpiniste française Elisabeth Revol à Nanga Parbat, le 28 janvier. |
Denis Urubko, 44 ans, s'était illustré en janvier en participant au sauvetage à haut risque d'une alpiniste française, Elisabeth Revol, sur un autre sommet pakistanais, le Nanga Parbat. Elle avait pu être sauvée mais pas son compagnon de cordée, le Polonais Tomasz Mackiewicz.
Denis Urubko et un autre grimpeur se trouvaient alors sur les flancs du K2, deuxième plus haute montagne du monde (8.611 m), pour une première tentative hivernale et avaient interrompu leur ascension pour se porter au secours de leurs collègues. Ils étaient ensuite retournés sur le K2 pour reprendre leur propre expédition vers le sommet.
Mais, en désaccord avec des membres de son équipe sur la marche du projet, M. Urubko s'est à présent séparé d'eux pour se lancer seul dans la quête du sommet, quittant le camp de base samedi 24 février, a appris l'AFP auprès de membres de l'expédition.
"Il essayait de convaincre l'équipe de tenter le sommet en février", faisant valoir que les conditions deviendraient plus difficiles en mars, a déclaré à l'AFP un des porteurs accompagnant le groupe sous couvert d'anonymat.
"Il a eu une discussion animée avec le chef d'équipe et est parti pour le sommet sans dire un mot", a-t-il ajouté.
L'entreprise "très risquée"
L'équipe polonaise a confirmé l'incident, précisant que l'alpiniste a quitté le camp 2 sans emporter de radio et en ayant refusé de parler au chef d'expédition. Selon des sources proches de l'expédition, le conflit portait notamment sur l'itinéraire à emprunter jusqu'au sommet.
Interrogés par l'AFP, des alpinistes pakistanais ont confié leur inquiétude face à l'initiative de leur collègue.
Karim Shah, également alpiniste et ami de Denis Urubko, a jugé l'entreprise "très risquée".
"Il est connu en tant qu'+expert de l'Himalaya+ dans la communauté alpiniste (...) mais sa décision n'est pas bonne et ne correspond pas à quelqu'un de sa stature", a-t-il jugé.
Denis Urubko et son collègue Adam Bielecki, appuyés par l'armée pakistanaise, avaient réalisé une ascension extraordinaire en pleine nuit fin janvier sur le Nanga Parbat, surnommé la "montagne tueuse" (8.126 m) pour voler au secours d'Elisabeth Revol.
Ils n'avaient toutefois pas été en mesure d'atteindre leur compatriote Tomek Mackiewicz, compagnon de cordée de la Française, qu'elle avait dû abandonner inconscient à plus de 7.000 m d'altitude, pour sauver sa propre vie. Elle est depuis rentrée en France où elle a reçu un traitement contre les gelures.