Et c'est là, dans ce village, dans son château que le Baron de Bonrepos a imaginé le canal qui devait relier l'Océan à la Méditerranée. Il a en effet réalisé, un canal du midi en miniature, dans le jardin de son château, avec tout un système de petites écluses et de canaux…
Ce n'est pas le premier à avoir entrepris pareille aventure. Car il convient de parler d'aventure. Humaine, scientifique, géologique, climatique. Il faut d'ailleurs saluer le courage et la ténacité des quelque 12 000 ouvriers, femmes et enfants compris, qui, durant quatorze ans, bâtirent ce gigantesque monument.
Cette idée était déjà évoquée à l'époque romaine ! Les études successives de François Ier, Henri IV et Richelieu ne suffirent pas à faire aboutir le projet. C'est finalement lui, Pierre-Paul Riquet, (1604-1680) et fermier de la gabelle de Languedoc, qu'en revient le mérite.
L'homme Riquet est indissociable de son œuvre…
Après avoir trouvé le moyen de franchir le seuil de Naurouze (194 m) en utilisant une fontaine souterraine et un réseau hydrographique de la Montagne noire, il fallait se donner les moyens de réaliser son projet.
En 1662, il réussit à intéresser Colbert à son rêve titanesque. L'autorisation est accordée en 1666. Riquet engloutit dans cette œuvre gigantesque plus de 5 millions de livres, contractant les emprunts les plus onéreux, sacrifiant les dots destinées à ses filles. Épuisé, il meurt en 1680, six mois avant l'inauguration du canal. Le Canal du Midi est aujourd'hui inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Aujourd'hui, on croise moins de péniches chargées de charbon ou de bois que des bateaux de plaisance. Concurrencé par le train, le trafic commercial a déserté le canal ; ses écluses, calculées à l'époque pour les navires de mer les plus courants en Méditerranée, n'admettent pas les bateaux de plus de 30 m de long.
Les touristes ont remplacé les marchands. C'est un moyen fort agréable de découvrir la beauté des paysages du Languedoc et de Midi-Pyrénées. Ce Canal au cours tranquille vous fait traverser, de bout en bout, tout le Languedoc, de Sète à Toulouse, de la Méditerranée au Lauragais, happant au passage de bucoliques paysages et des cités pleines d'histoire et de monuments intéressants.
D'un point de vue plus pratique : quand naviguer ?
C'est possible de début mars à fin nov. La pleine saison (juil.-août) engendre un certain nombre d'inconvénients : plus un seul bateau à louer, circulation intense à certaines écluses, tarifs plus élevés, etc. En mai-juin, les berges explosent d'iris et de diverses plantes aquatiques. Ma saison préférée est aussi celle des impressionnistes, en sept.-oct., pour ses couleurs fauves assurées. Et une lumière superbe au coucher du soleil, vers 19 heures.
Pour louer un bateau, on fait comment ?
C'est très simple. Il existe de nombreuses bases où louer des petites péniches. On peut louer à la semaine ou au week-end, pour un aller simple (si le loueur a plusieurs bases sur le parcours) ou pour un aller-retour. Pour naviguer en été, réserver à l'avance, si possible à la base d'où l'on souhaite partir.
Il s'agit de bateaux sans permis ; une initiation est généralement proposée par les loueurs avant le départ. Vitesse maximum : 6 km/h.
Un dernier conseil : emportez des vélos pour se déplacer de temps en temps hors du canal, sur les berges.
CTV/CVN
(23/08/2009)