De sa riche histoire, il lui reste des monuments, des musées, un patrimoine exceptionnel, une ritournelle d'enfance parlant de danse et de pont, un savoir bien vivre à goûter au fil des rues étroites, attablé à la terrasse d'un café branché ou sous les poutres rustiques d'un restaurant.
Essayez d'y rester 2 jours, pour avoir une soirée en ville et le temps de goûter l'ambiance. Et surtout faites tout à pied.
Avignon occupe une place à part dans l'histoire de la Provence puisqu'elle fut la capitale des papes durant soixante-dix ans et resta propriété du Vatican jusqu'à la Révolution. Centre de pouvoir, elle attira naturellement les artistes et les entrepreneurs, laissant un patrimoine architectural d'une exceptionnelle unité, ce qui lui valut d'être inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco en 1995.
La visite à ne pas manquer est d'abord celle du Palais des Papes.
Edifié à partir de 1335, en moins de 30 ans, c'est le plus important palais gothique du monde, (trois fois N.-D.-de Paris), l'oeuvre de deux papes, Benoît XII et Clément VI. Son ampleur donne une idée de la puissance papale et du pouvoir spirituel qu'exerçait l'Église à cette époque. Après le départ des papes et surtout après la Révolution, le palais se dégrada pour finir comme caserne et prison. Vingt-quatre salles sont aujourd'hui ouvertes à la visite. Appartements, chapelles, terrasses et salles d'apparat laissent imaginer l'intense activité qu'il y régnait.
En sortant faites une pause au rocher des Doms. C'est sur cet imposant promontoire que les premiers occupants de la ville s'installèrent, protégés des assaillants et des inondations. Ce ne fut longtemps qu'une colline pelée mais aujourd'hui ses terrasses sont un agréable point de vue sur le Rhône.
Deuxième visite incontournable : le Petit Palais et ses peintures italiennes.
Construit au 14e siècle, il abrite désormais un musée de peintures du Moyen Âge et de la Renaissance italienne (13e-16e s.). Du style byzantin aux écoles de Sienne et de Florence, la collection présentée est unique.
Terminez votre flânerie rue des teinturiers, peut-être la rue la plus pittoresque de la ville. Des mûriers pour les vers à soie aux ateliers, cette rue a tout vu de l'histoire de l'industrie textile. Pavée de galets, bordée de platanes et de quelques intéressants monuments, on y trouve aussi des restaurants, des cafés et le Théâtre du Chien qui Fume.
Avignon, capitale théâtrale
Quand il est créé en 1947 par Jean Vilar, directeur du TNP de Chaillot, le Festival d'Avignon ne dure qu'une petite semaine pour sept représentations. Mais l'idée d'amener le théâtre au plus grand nombre fait son chemin. Très vite, le festival s'impose comme l'un des premiers festivals de théâtre au monde. Le festival officiel, dit "in", dure désormais trois semaines, compte plus de 40 spectacles. Et depuis la fin des années 60, existe le "off" dont les centaines de spectacles animent les rues et les petites salles de la cité papale.
L'Académie française recommande, quant à elle, que l'on passe au "à". Cette querelle appartient de plus en plus au passé.
Avignon et ses célébrités
Parmi les nombreuses célébrités originaires de la ville, on compte Henri Bosco (1888-1976), auteur de L'Âne Culotte et L'Enfant et la rivière. Pierre Boulle (1912-1994) écrivit Le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes, adaptés ensuite au cinéma. Dans un registre plus dramatique, Camille Claudel, sculpteur de talent et soeur de Paul Claudel, fut internée en 1913 à l'asile de Montfavet, une banlieue d'Avignon, où elle mourut en 1943, après trente années d'internement atroce dans un hôpital surpeuplé. Plus proches de nous, il faut citer Mireille Mathieu, Jean Alesi, le pilote automobile de Formule 1, et Bernard Kouchner, actuel ministre des Affaires étrangères…
Et pour garder le goût de la ville des papes en bouche…
La Papaline. Il s'agit d'un petit chardon formé de deux fines robes de chocolat contenant de la liqueur d'un mystérieux breuvage : la liqueur d'Origan. Bien sûr, les Papalines doivent leur nom aux papes d'Avignon.
CTV/CVN