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Le district de Di Linh (Lâm Dông) compte plus de 41.000 ha de caféiers. |
Le plateau de Di Linh est souvent noyé dans la brume. De loin, on peut voir des villas nichées dans les plantations de caféier. Dans l’habitation du jeune K’Tip au village Koh Tèh, commune de Tân Châu, district de Di Linh, province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre), plusieurs hommes jouent de l’orgue.
Comme beaucoup d’hommes de l’ethnie Co Ho du hameau 6, quand il était enfant, K’Tip devait suivre son père en forêt pour chercher de la nourriture. "Je ne me souviens plus vraiment de la vie quand j’étais enfant. Je sais simplement que cela fait longtemps que l’on n’a plus besoin de se soucier à savoir si l’on a suffisamment à manger pour la famille. C’est la culture du caféier qui a vraiment changé notre vie", partage K’Tip.
"Notre niveau de vie s’est nettement amélioré. Presque tous les foyers du village disposent d’une machine à laver, d’une télévision, d’un réfrigérateur et d’une moto. Certains ont même des voitures. Nos enfants sont tous scolarisés et certains font même des études supérieures", fait savoir Ka Nhui, une villageoise.
En visitant le village de Koh Tèh, on peut en effet observer de nombreuses maisons imposantes, voire même des villas, aux cours spacieuses où sèchent des graines de caféier. Le village a beaucoup changé avec ses grandes maisons, ses voitures et son niveau de vie élevé.
Le hameau 6 compte 250 foyers, totalisant plus de 1.000 personnes issues de l’ethnie Co Ho. "Autrefois, nous vivions en forêt. Notre vie était précaire, rudimentaire. On a par la suite cultivé le caféier et les choses ont rapidement changé. Il est même possible de faire fortune avec ce métier. Mes six enfants travaillent actuellement comme cultivateur de cette plante et chacun possède sa propre maison ainsi que des tracteurs", confie K’Tiêuh, patriarche du village. Ce dernier, septuagénaire, était il y a 30 ans dirigeant d’un groupe de production de café.
Selon lui, le revenu par habitant de ce hameau en 2017 était de 40 millions de dôngs. Le nombre de foyers riches s’élève à environ une centaine et ceux moyennement riches, à soixante-dix.
"Il y a 15 ans, quand les graines de caféier étaient vendues à un prix élevé, dans le hameau, beaucoup de villas ont vu le jour. Les gens se sont mis à acheter tellement de motos que de nombreux dépôts-vente à Lâm Dông sont tombés en rupture de stock", raconte K’Truong, un cadre de la commune.
Hameau 4, pays des villas
Grâce à la culture du caféier, le niveau de vie à Di Linh (Lâm Dông) s’est nettement amélioré. |
À proximité du hameau 6, se trouve le hameau 4. Il y a 15 ans, le paysage était bien différent: l’accès était difficile et les personnes âgées ne parlaient pas le vietnamien. Maintenant, tout a changé. K’Bêu, patriarche du hameau, est propriétaire d’une villa bâtie en 1995. "Par rapport aux autres villas du hameau, la mienne est plutôt ancienne et démodée", confie-t-il. Dans sa maison, la salle de bain est la pièce la plus impressionnante, large et spacieuse.
K’Vinh, l’aîné des enfants de K’Bêu, partage : "Notre génération ne connaît pas la pauvreté. Nos parents ne doivent plus depuis longtemps aller chercher des aliments ou des ressources en forêt".
Selon lui, son hameau compte 270 foyers. Presque tous possèdent machines et tracteurs, les voitures sont aussi bien nombreuses. K’Biêu, habitant du hameau, est quant à lui considéré comme un des meilleurs agriculteurs de la province. "Avant, ma famille était pauvre. En 1995, l’État nous a aidé et nous a offert des prêts afin de nous permettre de commencer la culture du caféier avec des techniques et machines modernes. Nous nous sommes bien enrichis grâce à ce métier", avoue-t-il. Avant d’ajouter que, pour devenir un agriculteur chevronné et faire fortune, il faut naturellement être un travailleur assidu et bien maîtriser les nouvelles techniques.
Il semble que beaucoup d’habitants du hameau 4 ainsi que de la commune de Tân Châu partagent son idée. C’est ainsi qu’elle est devenue la commune la plus riche de la province de Lâm Dông. Tân Châu compte 2.400 foyers issus de neuf ethnies différentes. Avant, les habitants vivaient de l’agriculture itinérante, la vie était difficile et l’avenir incertain. Dorénavant, le nombre de foyers aisés est en constante augmentation et représentant 30% du total. Ils sont tous propriétaires. Tân Châu a été reconnue commune de la Nouvelle ruralité en 2014. En 2006, son revenu par habitant était de 20 millions de dôngs, tandis que celui du pays était de 11,7 millions de dôngs.
Aujourd’hui, lors des fêtes de villages de la commune, en plus des chansons et danses folkloriques, les gens partagent leurs expériences en matière de nouvelles technologies agricoles.
Texte et photos: Bao-Quynh/CVN