Le bandy, cousin russe du hockey, rêve d’olympisme

Lointain cousin du hockey sur glace, se jouant sur des patinoires de la taille d’un terrain de football et principalement dans les steppes glacées de Sibérie, le bandy cherche à élargir son cercle d’initiés et se prend à rêver d’une reconnaissance olympique.

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Match entre les équipes de Zorki Krasnogorsk et du Volga Ulyanovsk dans le cadre de la Super Ligue russe, à Krasnogorks, près de Moscou.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce sport, dont les origines remonteraient au Moyen Âge, est pratiqué en Scandinavie et surtout dans les campagnes de Russie, d’où où il a tiré son surnom de «hockey russe». Pour l’anecdote, le sport a joui d’une brève popularité en Angleterre au début du siècle dernier.

Le bandy voit s’affronter deux équipes de 11 joueurs, montés sur des patins à glace et équipés de crosses, et qui partent à la poursuite d’une petite balle orange.

La coupe du monde de bandy, qui s’est tenue dans l’arrière-pays russe en février, a accueilli les sélections américaine, chinoise, allemande et même somalienne, composée de réfugiés vivant en Suède. Le tournoi a finalement été remporté par l’équipe russe, archi-favorite.

Le président russe Vladimir Poutine, grand amateur de hockey sur glace au point d’y jouer avec plaisir devant les caméras de télévision en compagnie de son cercle rapproché, a même accueilli les vainqueurs dans sa résidence près de Moscou.

«Je vais essayer. Je sais déjà comment me tenir sur des patins à glace», avait plaisanté M. Poutine quand un des joueurs l’a invité à tester le bandy.

Un sport populaire en Sibérie

Pour les amateurs de ce sport, le bandy a tous les atouts pour tenir les spectateurs en haleine.

«Dans beaucoup de pays, le public n’est pas familier avec ce sport mais je suis sûr qu’ils l’adoreront dès qu’ils auront la possibilité de nous voir en action», s’enthousiasme Mikhaïl Svechnikov, considéré comme l’un des meilleurs joueurs de bandy au monde.

«C’est un jeu au rythme effréné, il est très difficile de ne pas tomber amoureux de ce sport», assure-t-il.

Le bandy pourrait faire son apparition aux Jeux de Pékin en 2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le bandy a pourtant du chemin à faire avant de soulever les foules avec la même passion que son grand frère. Mi-février, seule une poignée de spectateurs s’est déplacée près de Moscou pour assister à la défaite par quatre buts à trois de l’équipe locale, Zorki, face à celle de Kirov, une ville du Centre de la Russie.

«Malheureusement, les jeunes ne sont pas venus voir le match. Je peux le comprendre», admet Maxime Bobrov, un supporter du Zorki.

Si le bandy est plus populaire dans les vastes étendues de Sibérie, il peine face à la concurrence des sports comme le football ou le hockey sur glace dans les autres régions.

«Regardez ce qu’il se passe à l’Est : les stades sont pleins, avec 5.000 à 6.000 personnes à chaque match», assure Maxime Bobrov. «C’est peut-être le fait que dans ces régions, il n’y a pas d’alternative. Ici, nous avons aussi le football et le hockey sur glace», souligne-t-il.

Les dirigeants, eux, veulent y croire. Le président de la Fédération internationale de bandy, Boris Skrinnik, est convaincu que ce sport peut à terme obtenir la reconnaissance internationale.

«Je pense que le bandy a toutes les chances pour figurer au programme des Jeux olympiques d’hiver», affirme-t-il. Pour l’heure, la discipline n’a eu droit qu’au statut de «sport de démonstration» aux Jeux olympiques d’Oslo, en 1952.

M. Skrinnik espère que la relative popularité du bandy dans des pays majeurs de l’olympisme tels que la Russie, les États-Unis, la Chine ou les nations scandinaves lui permettra de faire son apparition aux Jeux de Pékin en 2022.

«Je ne vois pas d’obstacles sérieux qui pourraient empêcher notre sport de devenir un sport olympique», assure-t-il.


AFP/VNA/CVN

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