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Une soirée - rencontre en hommage à Huynh Khuong An, tenue le 22 octobre au siège de l'UGVF à Paris. |
La soirée a débuté par une courte vidéo sur la cérémonie du 24 octobre 2014 où fut dévoilée la plaque commémorative en hommage à Huỳnh Khương An devant le 6, avenue de la Porte Brancion, Paris 15e, organisée par la Mairie de Paris et à l’initiative de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt.
Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de ladite Amical a fait le point sur l'évènement historique de "Châteaubriant, un moment fort de la Résistance", qui est aussi considéré comme l'un des symboles de la guerre contre les nazis allemands en France. L'historien Alain Ruscio a, pour sa part, raconté l'histoire "des Vietnamiens dans la Résistance française avec l’exemple de Huynh Khuong An". L'écrivaine et universitaire Trân Thi Hao a quant à elle partagé ses émotions à travers un texte intitulé Le regard d’une Vietnamienne sur Huynh Khuong An.
Animés par Nguyên Van Bôn, membre du Comité exécutif de l’UGVF et Jean-Pierre Archambault, secrétaire général de l’AAFV, les débats ont permis aux participants de mieux connaître l’œuvre et la vie du martyr Huynh Khuong An, militant communiste, héritier de la tradition patriotique et anticolonialiste de la jeunesse vietnamienne, imprégné d’une double culture vietnamienne et française.
S'exprimant lors de cette rencontre, l'historien Alain Ruscio a déclaré que Huynh Khuong An était "un symbole du combat communiste international dans la lutte des peuples du monde contre le fascisme, et un ami proche de la classe ouvrière et du peuple français". L'écrivain et universitaire Trân Thi Hao a exprimé son admiration en affirmant que Huynh Khuong An avait "conservé les qualités d'un patriote". "Être membre du PC français, participer activement à la lutte contre le fascisme, c’est aussi une façon d’exprimer son amour pour son pays natal, pour le progrès social. Huynh Khuong An est un bel exemple pour la jeune génération française et vietnamienne", a-t-elle insisté.
Un âme de communiste français dans la peau vietnamienne
Huynh Khuong An est né le 7 avril 1912 à Sai Gon (Hô Chi Minh-Ville) dans une famille intellectuelle. Il reçoit très vite de ses parents une éducation progressiste pour ensuite être envoyé, dès l’âge de 15 ans, étudier en France. Au cours de ses études de Lettres, il entra en contact avec le mouvement communiste et ouvrier français. Il adhéra rapidement à l’organisation des étudiants communistes. Dynamique et actif, il fut élu secrétaire de la Jeunesse communiste de Lyon. En 1936, il épouse Germaine Barjon (alias Lucienne Barjon) - une membre du PCF de Genève (Suisse), responsable de l'"Association internationale des amis de l’Union soviétique". À la fin de l’année1938, Huynh Khuong An et son épouse s’installent à Paris. Tout en poursuivant ses études, il travaille comme professeur stagiaire au Lycée Carnot à Versailles.
La plaque commémorative en hommage à Huynh Khuong An et son portrait, au 6 avenue de la Porte Brancion, dans le 15e arrondissement de Paris, où avaient vécu Huynh Khuong An et son épouse Germaine Barjon avant d’être arrêté et fusillé. |
En septembre 1939, la Seconde guerre mondiale éclate. En 1940, lorsque les fascistes allemands occupent la France, Huynh Khuong An prend part aux activités antifascistes secrètes. Le 18 juin 1941, lui et son épouse, sont arrêtés par des nazis allemands à leur domicile à Paris. Après quatre mois de détention au camp de Choisel, à Châteaubriant, Huynh Khuong An, alors âgé de 29 ans, et 26 autres de ses camarades, furent fusillés le 22 octobre 1941, en représailles à l’attentat de Nantes contre un officier allemand.
Reconnaissant envers son grand sacrifice, le PCF a enterré sa dépouille au monument commémorant les martyrs de Nantes, dans l'Ouest de la France. Pour ne pas oublier ses contributions dans la Résistance française contre les fascistes allemands, un navire français a été baptisé Huynh Khuong An. L’écrivain Fernand Grenier a écrit un livre intitulé Ceux de Châteaubriant pour glorifier les 27 martyrs communistes, dont Huynh Khuong An. En 2014, la Mairie de Paris a dévoilé la plaque commémorative en hommage à Huynh Khuong An, au 6 avenue de la Porte Brancion, dans le 15e arrondissement de Paris, où avaient vécu Huynh Khuong An et son épouse Germaine Barjon avant d’être arrêtés et fusillés.
La photo spéciale conservée au Musée National d’Histoire du Vietnam. |
Photo : Archives/CVN |
Au Vietnam, il y a actuellement deux rues portant son nom, l’une à Vung Tàu et l’autre à Hô Chi Minh-Ville. Le Musée national d’Histoire du Vietnam conserve actuellement une photo documentaire sur les martyrs révolutionnaires du PCF, ceux qui ont participé à des activités antifascistes secrètes au cours de leurs études et enseignement au Lycée Carnot à Versailles (France) en 1940. Sur la photo, on voit le jeune professeur stagiaire Huynh Khuong An (au milieu, 1re rangée). Toutes les personnes présentes sur cette photo furent arrêtées et fusillées le 22 octobre 1941. Seul André Grillot (2e personne à droite, 2e rangée) un camarade de Huynh Khuong An au Lycée Carnot, survécut. M. André Grillot devint plus tard le maire honoraire de la ville de Choisy-Le-Roi, au sud de Paris.
Thu Hà Nguyên/CVN