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Thu Hiên aux États-Unis.

La société Golden Path Academics (GPA) est née fin 2002, quelques mois après la «rentrée au bercail» de Dao Thu Hiên, après une quinzaine d’années aux États-Unis. «J’ai eu la chance d’étudier dans deux universités américaines prestigieuses, puis d’avoir assumé de bons postes aux États-Unis et ailleurs. De retour au Vietnam, j’ai eu envie d’aider les jeunes, de partager avec eux mes expériences», confie-t-elle.

Lorsqu’elle vivait aux États-Unis, Thu Hiên avait l’habitude de chercher des bourses d’études pour les enfants de ses compatriotes. «Au Vietnam, nombreuses sont les familles capables financièrement d’envoyer leurs enfants à l’étranger. Néanmoins, les services de conseil demeurent encore limités. C’est sur la base de ce constat qu’avec mon ami Trân Vu Toàn, j’ai décidé de créer la société GPA», explique-t-elle.

Un guide en ligne

En un court laps de temps, Thu Hiên et Vu Toan ont élaboré et mis en ligne leur guide GPA, premier du genre au Vietnam, qui recense 600 écoles supérieures et universités américaines mais surtout aborde toutes les questions que les jeunes désireux d’étudier à l’étranger se posent : recherche d’une bourse, programmes d’études, vie estudiantine, conditions d’entrée dans les écoles, frais de scolarité, débouchés...

Les dizaines de milliers de connexions en quelques semaines seulement en disent long sur les besoins des jeunes vietnamiens. «Je veux que GPA serve de tremplin pour les étudiants vietnamiens désireux de suivre un cursus dans de grandes universités américaines», explique Thu Hiên. Sa société GPA dispose de deux bureaux, pas virtuels ceux-là : l’un à Hanoi, l’autre à New York. Thu Hiên fait ainsi la navette entre le Vietnam et les États-Unis. De retour à Hanoi, elle ne rate jamais ce petit plaisir bien vietnamien qu’est la dégustation d’un verre de thé froid dans la rue. Un de ses rares moments de détente.

En quinze ans, avec deux diplômes de master en poche, cette jeune femme vietnamienne à la chevelure d’un noir brillant a roulé sa bosse un peu partout, au Vietnam comme à l’étranger, notamment aux États-Unis, au Canada, en Afrique..., parfois en qualité de «VIP».

Le parcours atypique d’une surdouée

À sa sortie de l’École normale supérieure de langues étrangères de Hanoi, où elle a étudié l’anglais, Thu Hiên fait un stage journalistique à Vietnam News, un quotidien en langue anglaise de l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA). Trois mois après, elle est recrutée par le bureau de Hanoi de l’AP - agence de presse américaine. C’est le temps où les deux anciens ennemis, Vietnam et États-Unis, procédaient à la normalisation de leurs relations diplomatiques et économiques. L’occasion pour la jeune journaliste Thu Hiên de faire ses preuves. Elle va un peu partout dans le pays, traite de sujets d’actualité, tantôt dans un tripot de Dô Son (ville de Hai Phong, au Nord), tantôt sur le chantier de la raffinerie pétrolière de Dung Quât (province de Quang Ngai, au Centre) ou dans un centre de désintoxication à Hô Chi Minh-Ville.

Thu Hiên pratique le métier.

Animée par le rêve de devenir journaliste internationale, Thu Hiên décroche une bourse post-universitaire à l’Université de Columbia pour une formation en journalisme. Elle en sort deux années plus tard avec une mention bien.

Elle part ensuite un an en Côte d’Ivoire avant de rentrer à Bloomberg News, une agence de presse américaine spécialisée dans les finances, où elle est chargée de couvrir les activités de cinq banques importantes.

Experte en finances auprès du maire de New York

Mais elle ne s’en tient pas là. Et de relever un nouveau défi dans le domaine des politiques publiques. Ses rencontres régulières avec des décideurs politiques, des planificateurs et des stratèges, ses articles sur les politiques socio-économiques des États-Unis… lui donnent envie de devenir une experte «capable d’avancer des politiques profitables à la vie socio-économique du pays», selon elle.

Pour concrétiser son rêve, Thu Hiên retourne à la Fac, cette fois-ci à l’Université de Kennedy, à Harvard. Étudiante, elle participe à un projet d’assistance au maire de Somerville (État du Massachusetts) dans le perfectionnement de la gestion financière et de la qualité des services sociaux. Elle se fait remarquer et devient ensuite experte au Comité de gestion financière, relevant du Bureau du maire de New York. Ce dernier n’est autre que le célèbre milliardaire Mike Bloomberg, patron de l’agence de presse Bloomberg. Dans ce Comité de gestion financière qui a pour tâche de distribuer chaque année un énorme budget de 60 milliards de dollars, Thu Hiên prend en charge la gestion des projets des ponts et chaussées, dotés d’un budget de 5 milliards de dollars. C’est Thu Hiên qui examine ces projets avant de les soumettre au maire.

Après six ans de travail au Bureau du maire de New York, Thu Hiên a voulu une fois de plus tenter une nouvelle aventure professionnelle. C’est tout naturellement vers le Vietnam qu’elle s’est tournée. En juin 2012, elle était de retour au pays avec pas mal de projets en tête. «J’ai retrouvé mon ami Trân Vu Toàn, diplômé de l’Université de Wesleyen. On a discuté et c’est ainsi GPA a vu le jour», confie Thu Hiên. Et d’ajouter avec un sourire : «J’aime bien mon travail. Et je me sens heureuse d’être utile à la société».

Nghia Dàn/CVN