L'attaque d'une école de police fait 61 morts au Pakistan

Trois kamikazes lourdement armés ont fait irruption pendant la nuit dans une académie de police de Quetta, dans le Sud-Ouest du Pakistan, semant la terreur plusieurs heures durant et tuant 61 personnes.

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Un militaire pakistanais garde l'entrée de l'école de police où s'est déroulée l'attaque, le 24 octobre. Photo : AFP/VNA/CVN

Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières cette année au Pakistan après celles de Lahore le 25 mars (75 morts) et de l'hôpital de Quetta le 8 août (73 morts).La plupart des victimes sont de jeunes recrues de l'académie qui ont été surprises en pleine nuit dans leurs casernes. Quelque 118 personnes ont  également été blessées, certaines parce qu'elles avaient tenté de s'enfuir en sautant par les fenêtres.Selon l'armée, les assaillants ont pénétré avant minuit dans le Collège de police situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de Quetta, la capitale de la province du Baloutchistan. Les vastes locaux abritaient des centaines de recrues de la police, dont beaucoup ont fui, terrifiées, pendant l'assaut."Il était environ 22h30 (17h30 GMT), nous étions assis en train de jouer aux cartes. Nous avons soudainement entendu des tirs et nous nous sommes cachés sous les lits. Les tirs étaient intenses et nous ne savions pas quoi faire", a raconté Arslan, une recrue blessée soignée à l'hôpital.

Deux revendications distinctes"Ils entraient dans une chambre et tiraient, puis passaient à la suivante. Ils frappaient aussi à la porte de celles qui étaient fermées en disant aux cadets qu'ils étaient des leurs, de l'armée, et quand on leur ouvrait, ils tiraient", a témoigné un autre jeune homme blessé, Hikmatullah.Une fois l'alerte donnée, les forces de sécurité se sont rapidement mobilisées et "il a été mis fin à l'attaque environ trois heures après notre arrivée", a déclaré le général Sher Afgan, commandant du Frontier Corps, un corps paramilitaire chargé de la contre-offensive. Deux des kamikazes se sont fait exploser sur place.L'attentat a fait l'objet de deux revendications distinctes, la première des talibans pakistanais (TTP) et la seconde de l'organisation État Islamique (EI).La faction locale de Karachi (sud) du TTP explique ainsi que l'attentat visait à "venger le meurtre à l'aveugle de nos moudjahidines" par des membres des forces de l'ordre dans la province voisine du Pundjab, selon un communiqué reçu par l'AFP.L'EI a pour sa part affirmé, via son agence de propagande Amaq, que l'attaque avait été menée par "trois kamikazes de l'État Islamique".Le général Sher Afgan a pour sa part attribué l'attaque à une faction du groupe islamiste Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), allié des talibans pakistanais. Selon lui, les assaillants "communiquaient avec des cadres en Afghanistan".Pour l'analyste pakistanais Amir Rana, la piste d'une action de LeJ semble de fait la plus crédible. mais "la plupart du temps, les groupes insurgés tentent le bluff après un gros attentat, pour deux raisons : pour semer la confusion et pour s'en attribuer le crédit", relève-t-il.

AFP/VNA/CVN

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