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La police scientifique sur les lieux d'une attaque au couteau et au marteau, près du pont Bir Hakeim, à Paris, le 2 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Né en France en 1997 de parents iraniens, chez qui il réside dans l'Essonne, le jeune homme de 26 ans avait déjà été interpellé par le renseignement intérieur (DGSI) en 2016 pour un projet d'attaque à La Défense, un quartier d'affaires à l'ouest de Paris.
Il avait été condamné en 2018 dans ce dossier à cinq ans de prison dont un avec sursis, et en était sorti en 2020 après quatre ans de détention, ont précisé des sources proches du dossier. Il avait été placé sous contrôle judiciaire et sous Micas, un dispositif administratif assorti de mesures comparables à celles d'un contrôle judiciaire, et visant à prévenir des actes de terrorisme.
Au moment des faits samedi 2 décembre, peu après 21h00, près du pont Bir Hakeim enjambant la Seine, il a crié "Allah Akbar" à plusieurs reprises, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Connu pour troubles psychiatriques et islam radical, il avait suivi un traitement médical psychiatrique tout au long de sa détention et après sa sortie.
"Les premiers mois étaient encourageants", il semblait s'être "détaché de la religion" après sa remise en liberté, selon une source sécuritaire.
"Instable" et "influençable"
Selon le magazine L'Obs, il s'était présenté au commissariat après l'assassinat du Professeur Samuel Paty en octobre 2020, pour signaler qu'il avait échangé avec l'assaillant Abdoullakh Anzorov sur les réseaux sociaux deux semaines plus tôt. Il ne sera pas poursuivi à l'issue de sa garde à vue, au cours de laquelle il avait affirmé être devenu "anti-islamistes radicaux ou non-radicaux" après son passage en prison.
Périmètre de sécurité policier au pont Bir Hakeim, à Paris, après une attaque au couteau et au marteau, le 2 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il est sorti de détention avec une sorte de haine envers l'islam à cause de ce qu'il a vécu depuis sa détention", avait déclaré à cette occasion sa mère, toujours selon L'Obs. "Il se sent surtout à 100% français, il en est sorti avec un amour pour la France".
Mais cet homme à la personnalité "très influençable", "très instable", suscitait à nouveau des inquiétudes depuis le printemps-été 2022, selon la source sécuritaire.
Après son arrestation samedi soir 2 décembre, il a déclaré aux policiers "qu'il en voulait à ce qu'il se passait à Gaza, que la France serait complice de ce que faisait Israël. Il aurait dit qu'il en avait marre de voir des musulmans mourir, tant en Afghanistan qu'en Palestine", a précisé le ministre de l'Intérieur.
"L'actualité récente pourrait l'avoir fait décompenser", juge la source sécuritaire.
Les enquêteurs vont aussi se pencher sur son suivi médical. "Est-ce qu'il était suivi médicalement comme il aurait dû l'être et comme il l'a été un temps ? C'est un sujet qui se posera", dans l'enquête, selon la source sécuritaire.
Selon une source proche du renseignement, 20% des quelques 5.000 suivies pour radicalisation en France souffrent de troubles psychiatriques.
Armand Rajabpour-Miyandoab avait, par ailleurs, une "activité numérique importante".
Très peu de temps avant son attaque, de façon "quasi concomitante", une vidéo de revendication de son acte a été postée sur les réseaux sociaux dans laquelle un homme évoque notamment "l'actualité, le gouvernement ou le meurtre de musulmans innocents", a indiqué la source sécuritaire.
AFP/VNA/CVN