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Avec son fidèle instrument, l’erhu, l’artiste Trân Van Xâm s’est produit dans une trentaine de pays. |
Devenu célèbre, le groupe de musique de Trân Van Xâm, nommé "Nét nhi câm" (Les traits de la viole à deux cordes), est l’un des plus populaires de Hanoï tous les week-ends dans les rues piétonnes autour du lac de l’Épée restituée.
Une passion pour l’erhu
Né dans une famille de musiciens traditionnels originaires de Hai Duong (Nord), le leader du groupe "Nét nhi câm", Trân Van Xâm, a eu la chance d’être initié aux instruments traditionnels dès son plus jeune âge, quand il n’avait que 5 ans. Son amour pour la viole à deux cordes a commencé deux ans plus tard, en suivant les cours de musique traditionnelle à l’Académie nationale de musique. Son talent s’est révélé tout de suite !
Jusqu’à aujourd’hui, l’artiste, accompagné de son fidèle instrument, l’erhu, s’est produit dans une trentaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, la Russie ou les États-Unis.
En 2012, le jeune soliste vietnamien a remporté le 2e prix d’un concours international d’erhu organisé à Shanghai, en Chine.
Il a même conservé la viole à deux cordes qu’il avait acheté il y a 17 ans. Ce serait le musicien qui possède l’instrument le moins chère du monde professionnel !
Pendant son parcours scolaire, Trân Van Xâm était toujours le meilleur élève. Une fois diplômé, il est resté à l’Académie nationale de musique et a pris en charge l’enseignement de divers instruments folkloriques. Cependant, l’erhu reste sa priorité. Il travaille à l’Académie pendant la semaine, et consacre entièrement ses week-ends aux concerts qu’il donne avec son groupe dans les rues piétonnes.
Pendant ses années scolaires, Trân Van Xâm travaillait à temps partiel en jouant de l’erhu dans différents cafés deux fois par semaine. Son style musical mélangeait les sonorités de son instrument traditionnel et de la pop. Beaucoup de spectateurs ont été surpris par la viole à deux cordes que la plupart ne connaissaient pas auparavant. Trân Van Xâm a même été récompensé en étant que “meilleur joueur vietnamien d’erhu“.
De la musique folklorique en passant par le jazz
Trân Van Xâm et ses élèves jouent dans les rues piétonnes autour du lac de l’Épée restituée. |
En 2005, Trân Van Xâm et quelques amis ont rejoint le groupe de jazz Phuong Bac, dont il est le seul membre à jouer d’un instrument folklorique. Ayant connu un succès immédiat, la bande s’est classée dans le top 6 des disques d’or aux Music Awards cette année-là.
Invités à jouer dans le Vieux quartier de Hanoï il y a quatre ans, c’est à ce moment-là que l’artiste Trân Van Xâm et son propre groupe “Nét nhi câm“ ont commencé à conquérir le public, à sa plus grande surprise. Les spectateurs aiment non seulement la performance musicale de Trân Van Xâm mais aussi son expression extatique sur scène quand il joue, dans la mesure où il donne l’impression de vivre sa musique. "Mon professeur, l’Artiste du Peuple Nguyên Thê Dân, a beaucoup influencé mon style musical et la manière de jouer sur scène", a-t-il partagé.
Depuis la mise en place de l’espace piéton autour du lac de l’Épée restituée, "Nét nhi câm" interprète une trentaine de morceaux chaque week-end. Il y est rapidement devenu célèbre. Parmi les admirateurs du groupe, on compte non seulement des touristes étrangers qui se baladent dans les rues piétonnes, mais aussi des habitants du Vieux quartier, ainsi que des artistes déjà connus dans le pays. Le violoniste contemporain Hoàng Rob, après sa collaboration avec Trân Van Xâm, a apprécié énormément le travail de l’artiste : "Tous les joueurs d’erhu ne peuvent pas faire comme Xâm, c’est-à-dire faire vibrer cet instrument traditionnel dans le cœur du grand public. Sur scène, à n’importe quel niveau, il est toujours l’étoile".
Ces derniers temps, le nombre de jeunes souhaitant apprendre l’erhu s’est accru grâce à la célébrité de Trân Van Xâm. Au Conservatoire de musique, c’est le cours de viole à deux cordes qui attire le plus grand nombre d’apprentis dans le Département de musique folklorique.
Actuellement, Trân Van Xâm enseigne à 20 élèves. Chaque week-end, ils sont présents dans l’espace piétonnier autour du lac de l’Épée restituée. "Je voudrais les entraîner à jouer sur scène. L’audience qu’ils ont ces soirées-là les motive à pratiquer cet instrument traditionnel", a-t-il expliqué. Et de conclure : "J’espère que mes étudiants pourront vivre de la pratique de leurs instruments folkloriques, et que la viole à deux cordes deviendra de plus en plus populaire".
Kiêu Duc/CVN