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Une visiteuse regarde des œu |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ernest Pignon-Ernest est un artiste populaire, beaucoup de personnes connaissent ses images, son Rimbaud est partout et puis beaucoup de livres ont utilisé ses images pour incarner Pasolini ou d'autres", souligne Jean de Loisy, commissaire de l'exposition, qui se tient au Fonds Hélène et Édouard Leclerc (FHEL).
Celui dont la célébrité a décollé en 1979 grâce à une exposition au Musée d'art moderne de Paris est identifié mondialement par son portrait du "jeune homme qui marche", Arthur Rimbaud.
"Mais ce n'est pas seulement quelqu'un qui fait des dessins dans des livres ou des revues, c'est quelqu'un qui fait des dessins pour des lieux et dans des circonstances particulières", poursuit Jean de Loisy en marge d'une présentation à la presse de l'exposition, qui laisse découvrir la façon dont "un artiste réconcilie la pensée d'une figure et le lieu d'une mémoire".
Ses images visent en effet à saisir l'histoire et la mémoire enfouie d'un lieu. Et quoi de mieux qu'un poète pour saisir la réalité d'un lieu dans toute son ampleur. "Souvent, les poètes, par leur œuvre et leur destin, incarnent leur pays", souligne Ernest Pignon-Ernest. "Que saurait-on du Chili sans Pablo Neruda ?" interroge-t-il.
Inspiré notamment par les Italiens Pasolini et Caravage, l'artiste a été très marqué par Naples, sa "ville d'adoption". Entre 1988 et 1995, il y a collé 300 sérigraphies et dessins originaux, dont il ne reste plus rien aujourd'hui.
"Le caractère éphémère de mon travail fait partie de ma proposition et le fait que mes œuvres disparaissent compte autant que ce que je figure dans mes dessins", explique l'artiste dont les dessins sont souvent réalisés sur des chutes de rotatives.
Son travail autour "des violences qu'on inflige aux hommes" est présenté à Landerneau autour de thèmes : la mort, les prisons, l'avortement clandestin, l'apartheid, les expulsions... "Je crois que le rôle de l'art, c'est d'interroger ce que subissent les hommes et les femmes", explique l'artiste.
L'exposition se prolongera jusqu'au 15 janvier 2023 au centre d'art contemporain créé en 2011 dans l'ancien couvent qui a abrité les premiers entrepôts des magasins Leclerc dans les années 1960. Des artistes tels que Picasso, Chagall, Giacometti ou Dubuffet y ont déjà été exposés.