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Les sabreuses françaises, médaillées d'argent, aux Mondiaux à Milan, le 30 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On espérait beaucoup plus, livre Manon Apithy-Brunet. On va profiter de cette médaille quand même parce que c'est difficile à décrocher et on va encore travailler plus fort pour que l'année prochaine, ce soit une autre médaille, bien plus pleine, plus belle”.
Alors qu'un nouveau titre leur tendait les bras après 2018, les Bleues du sabre ont perdu le fil de leur match face à la Hongrie (45-38) dans la même affiche qu'au Caire l'an passé.
Après avoir pris les commandes en comptant jusqu'à sept touches d'avance (25-18), elles ont craqué sur la fin : la N°1 mondial Sara Balzer a subi un 11-5 dans son avant-dernier relais permettant aux Hongroises d'y croire et de revenir à une touche (30-29). Ni Caroline Quéroli (6-3), ni Manon Apithy-Brunet (5-1) ne sont parvenues à renverser le momentum ensuite. "Je pense pas qu'on ait lâché, estime Sara Balzer. Ce sont elles qui ont vraiment accéléré."
Déception de la journée, les fleurettistes, champions olympiques et médaillés de bronze aux Mondiaux de l'an passé, sont tombés dès les quarts face à la Chine (45-38).
"Depuis deux ans, on ne bat pas souvent les gros"
"On est une équipe forte quand tout se passe bien, mais le sport de haut niveau, ce n'est pas toujours linéaire, sinon ce serait trop simple", regrette l'entraîneur national Emeric Clos."Depuis deux ans, les gros, on ne les bat pas souvent."
"Sur ce match, je peux m'en vouloir", prend sur lui Enzo Lefort. J'ai tout ce qu'il faut pour pouvoir remonter dans mon deuxième relais, mais j'ai joué petit bras."
La médaille d'argent des sabreuses représente le sixième et ultime podium de l'équipe de France en Lombardie après le sacre de Marie-Florence Candassamy à l'épée, les médailles d'argent au fleuret féminin ainsi que l'épée masculine et les bronze de Romain Cannone en épée et d'Enzo Lefort au fleuret.
Un bilan correct à un an des Jeux olympiques de Paris-2024 mais deux crans en dessous de la moisson monstre du Caire l'an passé (huit médailles dont quatre titres) qui avait permis aux Bleus de se classer meilleure nation.
"Avec trois médailles individuelles et trois par équipes, on a tenu notre rang", juge Pierre Guichot, chargé du haut niveau auprès de la direction technique nationale.
Pour la course à la qualification olympique, dont la voie royale est le classement par équipes permettant d'envoyer trois tireurs dans le tournoi individuel, le tableau est avantageux : aucune équipe ne s'est classée plus bas que sixième.
"Nous sommes la seule nation dans ce cas, observe le directeur technique national Jean-Yves Robin. L'objectif premier qui est de qualifier toutes les équipes naturellement, sans utiliser de +wild card+ (conféré au pays hôte) semble complètement atteignable." Alors que deux armes, l'épée femmes et le sabre hommes avaient manqué l'avion pour Tokyo.
"Quand même de l'amertume"
Moins reluisant, les Bleus n'ont conquis qu'un seul titre, une première depuis 2017. Ce qui les place à la quatrième place du tableau malgré le deuxième total de médailles de la compétition.
"Il y a quand même de l'amertume on ne ramène qu'une médaille d'or contre quatre précédemment. On perd trois fois en finale et par équipes, c'est un peu désobligeant", reconnaît Jean-Yves Robin.
D'autant que la Russie, une des meilleures nations du sport, est absente des épreuves par équipes et que ses meilleurs tireurs n'ont pas obtenu le statut d'"athlète individuel neutre" leur permettant de participer à l'épreuve individuelle.
En leur absence les Italiens ont presque tous raflé, transcendés par leurs tifosis en furie, ils ont entassé dix médailles dont quatre titres. Un effet sur lequel compte Pierre Guichot dans un an à Paris. "Il faut s'en inspirer, ils ont été vraiment galvanisés par la foule. À nous de trouver les ingrédients pour que ça nous fasse le même effet plutôt que de nous inhiber."
AFP/VNA/CVN