L’apprentissage sur réseaux sociaux : les deux revers de la médaille

Par leurs avantages, le partage et la diffusion de connaissances sur les plateformes de réseaux sociaux deviennent progressivement une tendance, notamment dans le contexte de crise sanitaire. Pourtant, il existe des risques et dangers.

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L’apprentissage en ligne est indispensable pour une meilleure réponse au COVID-19.
Photo : Truong Trân/CVN

Dans le contexte où de nombreux élèves vietnamiens doivent s’adapter à l’apprentissage en ligne, l’acquisition saine de connaissances via les plateformes de réseaux sociaux devient une question importante, autant pour les professionnels du secteur que pour les parents.

Une forte croissance d’utilisateurs

Les statistiques des organismes concernés ainsi que les résultats des outils de mesure de l’indice des réseaux sociaux internationaux (comme NapoleonCat) montrent que le nombre total d’utilisateurs de réseaux sociaux au Vietnam a atteint environ deux tiers de la population.

L’utilisation de réseaux sociaux est devenue une habitude quotidienne pour la plupart des Vietnamiens, en particulier les jeunes. Ils ont aujourd’hui dépassé leur rôle d’outil de communication et de divertissement pour devenir un important canal d’informations fournissant des connaissances sur de nombreux domaines de la vie.

D’autre part, ces plateformes sociales créent également des opportunités pour aider de nombreux jeunes à réaliser des projets, à partager et à diffuser des connaissances utiles avec la communauté.

Parce qu’étant nés à l’ère numérique et ayant eu un accès précoce aux technologies de l’information, les jeunes d’aujourd’hui disposent de nombreux atouts pour apprendre et assimiler les connaissances. Il est possible aujourd’hui, en dehors de temps et de l’espace scolaire, de trouver facilement des connaissances auprès d’une multitude de sources.

Avec un simple Smartphone, on peut rechercher des informations en ligne, télécharger des applications d’apprentissage, partager des connaissances en live-streams ou devenir membre d’associations et de réseaux sociaux de partage de connaissances...

Les contenus partagés en ligne traitent de tous les sujets, et beaucoup d’entre eux ont une visée pédagogique. Aujourd’hui, d’ailleurs, les plateformes technologiques se concentrent sur le développement de projets dans le domaine de l’apprentissage. On peut penser à "Like Learn on Tiktok" qui est un projet de partage de vidéos avec des contenus d’apprentissage et des connaissances dans de nombreuses matières enseignées à l’école (histoire, géographie, mathématiques, physique, chimie, biologie...).

La forme d’apprentissage via livestream sur Facebook est bien appréciée des jeunes, car elle les aide à accéder aux connaissances sans quitter la maison. De plus, les apprenants peuvent interagir à tout instant avec l’enseignant et discuter avec leurs camarades en commentant en bas de la vidéo.

Le temps nécessaire pour échanger et recevoir des commentaires se déroule beaucoup plus rapidement que sous d’autres formes, ce qui crée un certain enthousiasme. En général, les vidéos de connaissances sur les réseaux sociaux incluent des images conviviales, avec un contenu concis et facile à comprendre, ce qui facilite l’accès et la mémorisation des apprenants. Comprenant les besoins et la psychologie des élèves, de nombreux enseignants ont eux aussi choisi les réseaux sociaux pour fournir ou partager des connaissances.

À une époque où l’apprentissage est affecté par la pandémie de COVID-19, les plateformes de réseaux sociaux aident non seulement à étudier, mais sont également une "adresse" efficace pour la préparation aux examens.

En juin et juillet 2021, la plateforme TikTok a coopéré avec de nombreuses organisations éducatives et universités pour lancer la campagne "O nhà ôn thi - ONhaOnThi" (Préparations des examens à domicile) afin d’introduire une série de leçons en ligne sur les mathématiques, la littérature, l’anglais, la physique, la chimie, la biologie.

La campagne a atteint plus de 728 millions de vues, ouvrant un espace pour se connecter, partager et réviser activement les connaissances à la maison pour les étudiants pendant la période épidémique compliquée. Selon Nicholas Pham, directeur des opérations de produits Tiktok au Vietnam, de février 2020 à janvier 2021, le contenu éducatif sur la plateforme Tiktok a été multiplié par plus de 30.

Risques potentiels et mesures

Photo : VNA/CVN

Cependant, malgré ses indéniables avantages, le partage des connaissances sur les plateformes de réseaux sociaux comporte également de nombreux risques potentiels, notamment la question des contenus postés.

À côté des vidéos aux contenus d’apprentissage utiles et sains, il en existe de nombreuses autres avec des contenus trompeurs, promouvant des vues erronées dans l’apprentissage. De plus, outre les contenus malsains, il existe également de nombreuses inquiétudes quant à l’exactitude des connaissances fournies par de nombreux comptes de réseaux sociaux. Il est en effet facile de mettre en ligne des vidéos, et l’étape de contrôle du contenu n’est pas d’une réelle rigueur, alors que les connaissances pour apprendre nécessitent toujours une absolue précision.

De plus, un effet pervers de la tendance d’apprentissage sur les plateformes sociales est apparu : certains comptes sont créés, non pas dans le but de fournir des connaissances, mais d’attirer des likes et de gagner de l’argent. S’ils sont utilisés correctement, les réseaux sociaux peuvent apporter de nombreux avantages aux apprenants, contribuant à combler en temps opportun certaines lacunes dans les connaissances ainsi qu’à consolider l’apprentissage en classe.

L’intégration des médias sociaux dans un environnement de formation traditionnel peut élargir la liberté de création des apprenants et les encourager à participer à une variété d’activités d’apprentissage.

Par conséquent, il est nécessaire et bienvenue de diffuser les connaissances sur les plateformes sociales, contribuant à la construction d’un cyberespace sain et, en même temps, à la création de nombreuses opportunités d’emploi pour les personnes capables à la fois d’apporter des connaissances et de maîtriser les nouveaux outils de communication.

Mais pour pleinement réaliser ce projet, il faut avoir une politique ouverte sur l’éducation permettant d’intégrer les études par le biais de plateformes sociales aux programmes d’enseignement traditionnels.

En outre, le soutien des écoles, enseignants et parents est nécessaire afin d’orienter et d’aider les élèves à mieux choisir les canaux d’apprentissage et à éviter les comptes usurpés. Les créateurs de contenus doivent également s’assurer de l’exactitude absolue de ceux-ci, les mettre à jour de manière sérieuse et responsable avant de les publier.

Pour leur part, les plateformes devraient examiner activement et supprimer rapidement les vidéos aux contenus erronnés ou malsains pour minimiser les effets négatifs sur les élèves. D’un point de vue de l’utilisateur, chacun doit être vigilant et apprendre à reconnaître les contenus d’apprentissage sérieux, sains et positifs.


Huong Linh/CVN

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