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Les Quatres Saisons : Printemps, Eté, Automne, Hiver du peintre français Fernand Léger. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette reconstitution d'un lieu aujourd'hui disparu, fruit de la démesure d'un homme passionné de cubisme, est le défi que s'est lancé le musée Picasso à Paris. Un défi car peu de traces de ce logement, situé dans le 16e arrondissement de la capitale, ont survécu.
Les commissaires se sont appuyés sur des photos de l'appartement publiées dans le magazine Vogue. Outre ces clichés, il ne reste aucune archive.
"C'était un peu comme reconstituer un puzzle", observe auprès de l'AFP Giovanni Casini, historien de l'art et commissaire invité de l'exposition qui s'est ouverte mardi 30 janvier.
Surtout, il a fallu partir à la recherche des œuvres, dispersées et vendues après le krach boursier de 1929. Il entraîne alors la ruine de Léonce, la vente de son appartement et la dispersion de sa collection.
"Dès 1932, on ne sait pas ce que deviennent les œuvres," explique Juliette Pozzo, chargée d'études documentaires au musée Picasso.
L'exposition présente 45 œuvres, disséminées dans six sections censées restituer l'appartement du marchand d'art.
Les tableaux Course de chars (haut) et L'école des gladiateurs : le combat du peintre italien Giorgio de Chirico. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Frère aîné de Paul, brillant marchand d'art qui a fui aux États-Unis en 1940 pour échapper aux nazis, et grand-père de la journaliste Anne Sinclair, Léonce Rosenberg reste moins connu que son frère, l'un des découvreurs de Picasso, Matisse et Braque.
"Il était assez obsédé par le cubisme et n'a pas embrassé les autres courants de la modernité", d'après Juliette Pozzo.
L'exposition s'ouvre avec une série de gladiateurs, compositions monumentales inspirées des mosaïques romaines, de l'Italien Giorigio de Chirico. Ces œuvres accueillaient aussi, il y a un siècle, les invités de la famille Rosenberg.
(de gauche à droite) Les tableaux Le Coup de Foudre, L'équilibriste et Le démon du jeu du peintre italien Gino Severini. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des œuvres de Francis Picabia, Transparences, ornaient une chambre.
Les tableaux interrogent à chaque fois la modernité, en puisant avec ironie dans l'esthétisme classique, notamment de la Rome antique. "Tous les artistes qu'il a sollicités ont répondu en livrant des toiles empreintes d'ironie", analyse Juliette Pozzo.
Si son frère est souvent qualifié de "défricheur", Léonce lui, ne peut prétendre à un tel qualificatif, soulignent les deux experts. Il aura toutefois soutenu, par ses commandes, la création artistique de son temps.
AFP/VNA/CVN