"L’amour pour son pays natal doit s’exprimer en action"

Comme beaucoup de Vietnamiens d’outre-mer, l’amour pour son pays natal coule dans les veines de Anh Tuan Dinh-Xuan, médecin français d’origine vietnamienne, en poste à l’hôpital Cochin-Paris. Et ses sentiments sont représentés par ce qu’il fait pour le Vietnam, avec le cœur d’un médecin.

>>"Empreintes des soldats en blouse blanche", programme artistique en l'honneur du personnel médical

>>Des médecins fraîchement diplômés envoyés aux centres de santé locaux

>>"Épuisé", un médecin américain espère en avoir bientôt fini avec le COVID

Le Pr.-Dr. Anh Tuan Dinh-Xuan dans son cabinet.
Photo : Thu Hà/CVN

Le bureau de Anh Tuan Dinh-Xuan, Professeur des universités - praticien hospitalier, chef de Service AP-HP Centre à l’hôpital Cochin-Paris, ne ressemble pas à un cabinet de médecin. Il est chaleureux et ordonné, avec des livres bien rangés, quelques tableaux et objets décoratifs aux couleurs vietnamiennes. En le regardant, personne ne pense non plus qu’il est médecin car son apparence ressemble plus à un homme d’affaires ou à un maître d’arts martiaux.

Mais quand il parle, sa voix suave du Sud attire les auditeurs. Né au Vietnam dans une famille où le père est diplomate, à l’âge de 11 ans, il est allé à l’étranger avec sa famille pour vivre et étudier. D’abord au Maroc et en Tunisie, où son père est envoyé en mission. Puis en France, après avoir réussi le concours d’entrée du célèbre Lycée Louis-le-Grand à Paris. Il est depuis attaché

à l’Hexagone, sa terre d’accueil.

Il est passionné de maths, d’arts martiaux et de musique, mais le destin l’a conduit à la médecine. Aussi parce qu’il a rencontré de bons professeurs, jusqu’à présent, il aime toujours ce métier bien qu’il soit pénible et parfois risqué.

Bien qu’il ait quitté son pays natal, il n’a jamais oublié le Vietnam et souhaitait y retourner un jour. Mais occupé à étudier et à travailler, ce n’est qu’en 1992 qu’il a l’opportunité de revenir, en tant que professeur de médecine. Et depuis ce premier retour "à la source", ce pays est devenu une destination incontournable. Surtout, depuis 10 ans, il fait régulièrement la navette entre la France et le Vietnam.

Le médecin +Viêt kiêu+ donne un cours sur la pneumonie à l’Hôpital pédiatrique 1 à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : CTV/CVN

Chaque fois qu’il revient dans son pays natal, ses bagages sont remplis de connaissances à partager avec les étudiants en médecine, de Hai Phong (Nord) à Hô Chi Minh-Ville, de Huê (Centre) à Hanoï. Non seulement les amphithéâtres universitaires, mais les services de pneumologie, les hôpitaux pulmonaires sont aussi les lieux où il vient fréquemment partager avec ses confrères des connaissances internationales.

En tant que coordinateur au sein de l’Association franco-vietnamienne de pneumologie (AFVP), il accompagne aussi ses collègues français au Vietnam pour donner des cours aux étudiants en médecine et des soins bénévoles aux patients locaux. Il lance des appels aux dons de matériels médicaux pour les offrir aux hôpitaux vietnamiens et participe à l’édition et à la publication de manuels auxquels les médecins vietnamiens peuvent se référer. À côté de la coopération au Vietnam, Anh Tuan Dinh-Xuan a reçu et guidé de nombreux jeunes confrères vietnamiens qui effectuant des stages en France.

Passerelle entre deux pays

Selon lui, les deux premières années de l’épidémie de COVID-19 furent la période la plus stressante de sa vie en tant que médecin. Plus le nombre de patients augmentaient, plus il était occupé. Avec ses collègues, il travaillait depuis tôt du matin jusqu’au nuit. Parfois, il se sentait épuisé. Mais quand les patients arrivaient, la fatigue se dissipait.

Le Pr.-Dr. Anh Tuan Dinh-Xuan (2e à gauche) à un Championnat d’arts martiaux traditionnels du Vietnam en France.
Photo : CTV/CVN

Lorsque les vagues épidémiques en France avaient légèrement diminué, celle au Vietnam a explosé fortement. Il était absorbé par des échanges en ligne et des visio-conférences avec ses confrères vietnamiens pour partager des informations, donner des formations à distance. Il a même accepté de céder ses droits d’auteur sur le respirateur artificiel qu’il avait inventé conjointement avec un collègue, en espérant que le Vietnam pourrait fabriquer ces machines qui sauvent la vie des patients. Ses aides spirituelles et matérielles sont remarquables, le tout uniquement dans l’espoir que ses compatriotes puissent vaincre l’épidémie, que son pays natal puisse traverser cette période difficile.

Chaque personne à sa manière d’exprimer son patriotisme, pour lui, c’est de partager ses connaissances, notamment dans le domaine de maladies pulmonaire et respiratoire, de faire un pont reliant le Vietnam, où il est né, et la France, où il vit. "Montrer de l’amour pour le pays natal n’est rien de plus que des actions", c’est ce qui le passionne.

Parlant de ses vœux, M. Anh Tuan souhaite justement que "l’épidémie soit bientôt repoussée, que le monde revienne à une vie normale" afin qu’il puisse revenir au Vietnam pour contribuer sa part à la santé publique, renforcer les relations que l’AFVP a développées avec le Vietnam depuis 1992, et consolider davantage l’amitié entre les deux peuples.

L'ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toàn Thang.
Photo : Thu Hà/CVN


Thu Hà Nguyên/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top