Quach Hung Thinh et son jardin de cigognes. Photo : Tienphong/CVN |
Le jardin de la famille de Quach Hung Thinh, de l’ethnie Muong de Kim Bôi, s’étend sur plus d’un hectare de la commune de Ha Bi, district de Kim Bôi, dans la province de Hoa Binh (Nord). M. Thinh a révélé que les cigognes logent dans son jardin depuis la prime enfance de son père, c'est-à-dire depuis plus de 30 ans. Les premiers jours, seule une dizaine d’individus sont venus, mais ensuite, d’autres cigognes, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux, ont choisi ce jardin comme foyer. Aujourd’hui, ce sont des milliers de cigognes et grues, de loriots, de martins qui nichent ici... Pour la famille de M. Thinh, les cigognes sont devenues indispensables dans la vie quotidienne.
Depuis l’arrivée de ces cigognes la famille plante chaque année des bambous, des cassiers et autres plantes afin que les oiseaux puissent faire aisément leur nid. Selon Quach Hung Thinh, les cigognes sont très calmes d’ordinaire, mais si elles ne trouvent pas un abri, elles crient toute la nuit. Et ce sont ces cris qui ont poussé sa famille à planter davantage de plantes. «Dès mon enfance, j’ai connu les cigognes grâce aux berceuses de ma mère. Plus grand, en gardant le buffle, j’ai appris à aimer admirer les bandes de cigognes qui volent dans le ciel. Je suis très heureux car notre jardin est le domicile de ces cigognes. Pour ainsi dire, elles sont un présent de Dieu», a confié Quach Hung Thinh.
Pour préserver les cigognes
La chasse aux cigognes est une inquiétude pour la famille de Quach Hung Thinh. En dépit des explications et des conseils, nombreuses sont les personnes qui cherchent par tous moyens à les chasser. Devant cette situation, tous les membres de la famille ont du jeter les surveiller à tour de rôle. Selon M. Thinh, il y a déjà eu plusieurs fois où sa famille, en train de travailler dans les champs, a dû retourner en catastrophe au jardin pour protéger ces oiseaux. «Mon père est passionné par les cigognes. En été, à midi, il accroche son hamac dans le jardin pour faire la sieste, mais c’est aussi pour protéger les cigognes des chasseurs. Et il y a des nuits où il doit contrôler lui-même, tout seul, la situation, demeurant constamment à l’écoute de ce qu’il se passe dans le jardin», a précisé Quach Hung Thinh.
Afin d’assurer l’hygiène de l’environnement, chaque semaine, Quach Hung Thinh nettoie régulièrement le jardin. «J’adore les cigognes. Quand j’étais encore petit, ma mère m’emmenait au jardin pour voir les cigognes en mangeant. Quand j’ai fait mes études universitaires à Hanoi, je me souvenais toujours des cigognes, du son de leurs cris», a-t-il continué. M. Thinh est très triste lorsque des cigognes sont tuées par des chasseurs. «Ces dernières années, les oiseaux sont devenus une spécialité, et plusieurs personnes vot dans la campagne pour en acheter et les revendre à des restaurants. «Si l’on tue une cigogne mère, ses petits vont mourir avec certitude» a ajouté M. Thinh, d’un cœur serré. En réalité, plusieurs commerçants ont demandé à sa famille de leur permettre d’exploiter le jardin. «Nous avons refusé. Pour nous, ce jardin est inséparable de la famille», a affirmé avec force M. Thinh.
Les cigognes volent vers le jardin de la famille de Quach Hung Thinh le soir. |
Pour Bùi Thi Linh, une voisine du jardin, «le jardin des cigognes existe depuis longtemps. Toute sa superficie est destinée aux oiseaux. Beaucoup d’habitants lui ont conseillé d’y mettre fin pour planter des arbres de valeur, mais la famille de Quach Hung Thinh n’en a rien fait, demeurant déterminée, au contraire, à protéger les cigognes. Je pense qu’il s’agit d’une action pour protéger l’environnement», a confié Bùi Thi Linh.
L’opinion de Bùi Thi Linh est partagée par Quach Dinh Thu, secrétaire de l’organisation du Parti de la commune de Ha Bi. «La protection des milliers de cigognes par la famille de M. Thinh a contribué pour une large part à la protection de l’environnement local. Nous avons demandé à plusieurs reprises aux organismes compétents de prendre des mesures pour les aider, y compris pour agrandir ce jardin».
Phuong Mai/CVN