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L'ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet. |
Photo : AFV/CVN |
Mon mandat consiste vraiment à travailler à renforcer l’amitié unique qui lie nos deux pays et nos deux peuples. Cette amitié repose sur des relations très fortes entre les Français et les Vietnamiens, et ce depuis très longtemps. Chaque rencontre entre un Vietnamien et un Français est un moment particulier durant lequel chacun a envie de découvrir l’autre, de partager sa culture et de travailler davantage avec l’autre. Je crois que c’est autant le cas pour le touriste de passage, pour le Français installé qui crée son entreprise et qui travaille avec des Vietnamiens, que pour l’étudiant vietnamien qui vient en France pour faire ses études, ou pour l’ambassadeur qui arrive au Vietnam et qui sent tout de suite dans la relation avec ses interlocuteurs que celle-ci est unique.
Pour vous, qu’est-ce qui est le plus essentiel dans ce partenariat ?
Ce qui est important est que notre relation se fonde sur un travail en profondeur engagé depuis plus de 30 ans. Dans les années 1990, la France a été le premier pays occidental qui a cru dans le Vietnam et qui s’est engagé fortement au côté du Vietnam et des Vietnamiens. Depuis, il y a beaucoup de coopérations et d’échanges humains développés entre nos deux pays qui créent des bases solides sur lesquelles travailler aujourd’hui.
Il existe au Vietnam un dispositif exceptionnel, l’Agence française de développement, qui a apporté plus de deux milliards d’euros de soutien au Vietnam au cours des 30 dernières années. Le service de coopération de l’ambassade est très actif, notamment avec l’Institut français pour la partie culturelle et linguistique, ainsi que tout le dispositif de bourses pour les étudiants. Depuis 30 ans, des dizaines de milliers d’étudiants sont allés en France et aujourd’hui encore, le Vietnam est le troisième pays dans lequel nous mettons le plus de bourses pour aider les étudiants à venir en France, avec 1,5 million d’euros de bourses par an.
Puis, il y a les instituts de recherche français au Vietnam. Il y a les coopérations universitaires qui se comptent par dizaines dans les domaines des technologies, de l’agriculture, de la santé. Dans tous ces domaines, il y a une coopération franco-vietnamienne qui s’inscrit dans la durée et qui a créé des liens entre Français et Vietnamiens tout à fait exceptionnels. Je ne prends qu’un seul exemple, celui du domaine de la santé : depuis 30 ans, 3.000 médecins vietnamiens se sont formés en France.
D’autres secteurs de coopération entre nos deux pays sont aussi florissants ?
Bien sûr. L’économie est aussi une partie importante. Il y a beaucoup d’investisseurs français qui croient et investissent dans le pays. Ils figurent au 2e rang parmi les investisseurs européens au Vietnam. Les entreprises françaises, publiques ou privées, emploient plus de 50.000 Vietnamiens.
Le troisième pilier de notre coopération est la sécurité. Membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union européenne, la France s’engage pleinement au côté du Vietnam pour garantir la sécurité et la souveraineté. Il y a cinq ans, la France a adopté la Stratégie indopacifique dans laquelle le Vietnam et l’ASEAN occupent une place prépondérante.
Quels sont les plus grands enjeux en regardant les trois ans qui sont devant vous ?
Je vois quatre enjeux principaux. Le premier est de pouvoir accompagner le Vietnam pour relever les défis actuels, surtout le changement climatique et la perte de la biodiversité. Nos pays sont aussi confrontés à ces défis considérables, mais la France est très attachée à ce que les principes fixés par la COP-15 adoptée à Paris soient respectés, notamment en termes de soutien aux pays en développement pour réussir leur transition. C’est la raison pour laquelle, au mois de juillet dernier, nous avions organisé à Paris un sommet pour un nouveau pacte financier auquel le Vietnam a participé.
Deux principes importants ont été actés. Le premier était qu’aucun pays dans le monde n’ait à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique. Le second était que la communauté internationale, notamment les États les plus riches, doit aider les autres pays à réussir cette transition.
Pour nous, la traduction concrète de ce principe est le JETP pour accompagner les efforts du Vietnam, avec un financement des pays les plus riches, dont la France, à hauteur de 500 millions d’euros sur les cinq ans qui viennent.
Il ne faut pas oublier les questions liées à la biodiversité et à la préservation de l’environnement, car c’est fondamental pour tous les pays et en particulier pour les pays densément peuplés comme le Vietnam. Et la coopération scientifique franco-vietnamienne peut être décisive.
Et les autres axes ?
Le deuxième axe de notre action est d’accompagner le Vietnam non seulement dans sa transition économique mais aussi dans l’adaptation de ses normes sociales, juridiques et environnementales qui doivent lui permettre de pleinement profiter des accords comme celui signé avec l’Union européenne. C’est quelque chose qui est à améliorer pour que les productions au Vietnam puissent être vendues en Europe sans difficulté parce qu’elles respecteront les normes exigées.
Le troisième axe est de développer des relations économiques entre nos deux pays. Il faut faire en sorte que les entreprises françaises puissent offrir ce qu’elles ont de meilleur au Vietnam. Je crois que la qualité des produits et services français est bien connue dans de nombreux domaines, notamment si l’on cite Airbus, les produits pharmaceutiques et l’agronomie.
Le dernier axe est la volonté de nos deux pays de travailler davantage ensemble sur la scène internationale pour la préservation des valeurs essentielles sur les questions de la souveraineté et le respect du droit international qui sont aujourd’hui menacés. Pour y parvenir, nous pouvons utiliser les forums dans lesquels nous sommes présents. Nous aurons une très belle occasion l’année prochaine de le montrer. Ce sera au mois d’octobre pour le 19e Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie qui se tiendra à proximité de Paris.
VOV/VNA/CVN