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Deux gardes-frontières et leurs "enfants adoptifs". |
Pour les membres de minorités ethniques vivant en haute montagne, la scolarisation des enfants est un véritable casse-tête. L’école se trouve souvent très loin de chez eux et c’est du coup plus pratique et plus économique pour les parents de les garder près d’eux, au détriment de leur avenir. Que faire pour briser ce cercle vicieux ? Dans la province montagneuse de Lai Châu, dans le Nord-Ouest du Vietnam, les gardes-frontières ont trouvé la solution : ils adoptent ces enfants.
L’initiative est née au poste-frontière de Thu Lum, dans le district de Muong Tè, à la frontière avec la Chine. Les gardes ont adopté depuis 2008 six enfants de minorités ethniques, dont trois habitent encore avec eux : deux Hà Nhi et un La Hu. Tous les trois sont issus de familles très pauvres, l’un d’eux est orphelin et les deux autres ont chacun une fratrie trop nombreuse pour que leurs parents puissent prendre soin correctement d’eux.
"Ma famille est pauvre et nombreuse. Je suis tellement heureux d’avoir été adopté par les soldats qui m’ont envoyé à l’école. Je rêve de devenir militaires comme eux pour pouvoir aider les autres", dit Chang Mo Hu.
"Les soldats nous ont appris le sens de l’ordre, de la propreté et de la minutie. J’étudierai bien pour devenir comme eux", nous confie Ma Duc Hanh. À noter que les deux, Chang Mo Hu et Ma Duc Hanh, sont maintenant en troisième au collège de Thu Lum.
Nguyên Van Duy, le directeur adjoint du collège de Thu Lum, apprécie beaucoup le soutien des gardes-frontières.
"Adoptés par les gardes-frontières, les enfants peuvent désormais aller à l’école de façon continue et ne plus abandonner les cours comme c’était le cas il y a quelques années. Ils ont beaucoup progressé dans les études", constate-t-il.
En plus de progresser dans les études, les enfants progressent aussi en termes de civilité, affirme Cao Van Quy, commissaire politique au poste-frontière de Thu Lum.
"Nous prenons soin des enfants, les aidons à faire leurs devoirs et leur apprenons des savoir-faire essentiels dans la vie, la culture et l’élevage. Nous sommes fiers de dire qu’ils sont maintenant tous très sérieux dans les études et sont capables de prendre soin d’eux-mêmes", dit-il.
Thu Lum a fait des émules. Dans la province de Lai Châu, les gardes-frontières ont adopté une soixantaine d’enfants de minorités ethniques. Le commandement national des gardes-frontières a décidé de généraliser ce modèle dans l’ensemble du pays.