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Le président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, s'adressant par vidéo à l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Face à l’urgence actuelle, nos États ont besoin d'un soutien financier à la hauteur de la crise économique qu’ils connaissent", a déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou, intervenant à distance à la 75e Assemblée générale de l'ONU pour cause de COVID. "Un simple moratoire sur la dette ne suffira pas au regard des défis qui doivent être relevés. Il faut annuler purement et simplement la dette", a-t-il souligné, reprenant une demande formulée dès mardi 22 septembre par son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
Mi-avril, les pays du G20 ont suspendu jusqu'à la fin 2020 les remboursements de la dette des pays les plus pauvres, confrontés à une fuite de capitaux et des chutes de recettes fiscales en raison de la pandémie. L'Union africaine appelle à étendre ce moratoire sur l'année 2021 afin d'aider à relancer l'économie du continent. L'Afrique est l'un des continents les moins touchés par le virus, avec quelque 1,8 million de cas recensés et 34.500 décès, mais elle subit comme les autres les effets de la récession mondiale provoquée par la pandémie.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a déploré "le soutien insuffisant" des grandes économies et "sans commune mesure avec les montants dégagés individuellement" par ces pays. "La pandémie pourrait effacer plus d’une décennie de croissance économique et de progrès sociaux réalisés par le continent africain", a-t-il averti. Alasssane Ouattara a plaidé pour le recours aux droits de tirage spéciaux (DTS), sorte de monnaie créée par Fonds monétaire international (FMI), qui permettent de rembourser des obligations auprès du Fonds ou d'ajuster des réserves monétaires.
"Choc inédit"
Prendre la température pour la lutte contre le COVID-19 en Afrique du Sud. |
Photo : Phi Hùng/VNA/CVN |
"Il faut aller plus loin et agir sans plus tarder", a-t-il insisté en virtuel à la tribune de l'ONU en rappelant que le mécanisme des DTS a "fait preuve d'efficacité lors de la crise financière mondiale de 2008-2009". "Les pays africains ont besoin de solutions pérennes, notamment de liquidités et d'investissements, afin de résister au choc inédit subi par nos populations", a-t-il martelé.
Les besoins financiers de l'Afrique sont évaluées à 100 milliards d'USD par an sur trois ans, soit 300 milliards d'USD, a noté le président ivoirien. La procédure des DTS a été utilisée trois fois depuis leur création en 1969. Au total, ces "distributions" de DTS ont représenté 204 milliards d’USD.
Nombre d'économistes, dont l'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Khan, plaident aussi pour le recours aux DTS. Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a aussi soutenu en avril "l'idée de DTS à hauteur de 500 milliards d'USD". "Le monde doit enfin entendre l'appel des Africains à l'annulation de la dette publique de leur pays", a également souligné Alassane Ouattara.
Le président du Burkina Faso, Marc Christian Kaboré, dont le pays est l'un des plus touchés par la menace jihadiste au Sahel, a aussi lancé un appel pour "une annulation pure et simple" de la dette. "La pandémie de COVID-19 est une crise mulidimensionnelle qui risque d'anéantir tous les efforts de développement dans de nombreux pays, surtout ceux touchés par les conflits", a-t-il souligné. Même tonalité chez le président de la République du Congo : "il importe d'intensifier la solidarité internationale (..) afin d'éradiquer cette pandémie", a lancé Denis Sassou Nguesso.
AFP/VNA/CVN