L'addiction de la croissance indienne au charbon a pesé sur la COP26

Alors même que sa capitale est souvent plongée dans un brouillard toxique, l'Inde a mené la charge pour affaiblir les engagements contre le charbon lors du Sommet de la COP26, privilégiant, selon les experts, sa croissance économique au détriment de l'avenir de la planète.

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La mine de charbon de Dhanbad, dans l'État indien de Jharkhand, le 14 octobre
Photo : AFP/VNA/CVN

Le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre s'est entendu avec la Chine pour atténuer la formulation sur les énergies fossiles lors de la conférence de Glasgow, obligeant les participants à un compromis : l'accord sur le climat engage à une "réduction" au lieu d'une "sortie" du charbon.

Les raisons de cette résistance indienne à une lutte plus ambitieuse contre les carburants polluants sont à chercher du côté de son besoin d'énergie bon marché, pour alimenter une économie en expansion et sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté.

"Nous avons un grande population qui n'a toujours pas atteint un niveau de vie minimum de base", explique Samrat Sengupta, spécialiste du changement climatique au Centre pour la science et l'environnement, basé à New Delhi. La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne.

Le gouvernement n'a durci qu'à reculons les réglementations pour les usines de charbon et a encore annoncé l'an dernier une série de ventes aux enchères de mines pour stimuler la production nationale. Certes, le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à sortir son pays du charbon, mais il a précisé devant les délégués à Glasgow que l'Inde ne vise la neutralité carbone que pour 2070, soit dix ans après la Chine et 20 ans après les autres grands émetteurs de CO2.

Sans actes forts rapides, les experts craignent une augmentation des émissions de l'Inde dans les prochaines années, sapant les efforts mondiaux pour endiguer le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques. "L'Inde est extrêmement vulnérable au changement climatique, avec un risque accru de perturbation des systèmes de mousson, de pluies diluviennes ainsi que de chaleurs extrêmes", avertit Matthew England, climatologue de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud.


AFP/VNA/CVN

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