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La coordination entre la famille, l'école et la société est nécessaire pour prévenir et éviter la violence à l'école. |
Photo : CTV/CVN |
Selon les dernières données publiées par le ministère de l'Éducation et de la Formation, chaque année, on dénombre près de 1.600 cas de bagarres à l'intérieur et à l'extérieur de l'école (environ 5 cas par jour). Un élève sur 5.200 participe à ces bagarres, un sur 11.000 est contraint d'abandonner l'école à cause de la violence. Une école sur neuf rencontre ces problèmes.
Plus inquiétant, selon les statistiques du ministère de la Police, plus de 1.000 adolescents commettent des délits chaque mois.
Les causes et les conséquences de la violence
La plupart des incidents de violence et de harcèlement sont le fruit de petits conflits en classe, ou de dénigrement sur les réseaux sociaux. La violence à l'école ne prend pas seulement la forme de bagarres physiques, mais également de nombreuses agressions morales telles que des menaces, des insultes, etc… Cette violence a des conséquences néfastes sur les victimes, mais aussi sur les auteurs de ces faits violents. Les uns comme les autres peuvent avoir à abandonner l’école suite à ces violences morales ou physiques.
Récemment, sur les réseaux sociaux est apparue une vidéo montrant une scène ou une élève en 8e année (soit en classe de quatrième) du collège Hà Thanh (Hanoï) est battue devant la porte de l'école. Un groupe de personnes lui tire les cheveux, la frappe à la tête et au visage devant de nombreux autres élèves. Pendant une semaine, elle n'a pas pu aller à l'école, paniquée mentalement, physiquement blessée, traumatisée, elle ne dormait plus et a même développé une peur de la foule.
Nguyên Thi H., la mère de l'élève, a déclaré : "J’ai vu la vidéo et je dois dire qu’elle me hante également. Je ne peux pas dormir, je ne pense plus qu’à ma pauvre enfant qui a dû subir ça".
Avant cela, en mars, un clip de plus de 3 minutes a été posté sur les réseaux sociaux, montrant une scène ou 2 élèves, également de 8e classe à Quang Tri, entourent une fille de 7e classe (soit en classe de cinquième). Les deux filles de 8e battent et tirent les cheveux de la victime. Elles l'ont forcé à s'agenouiller, ont déchiré sa chemise, l’ont menacée et insultée. La victime n’a pas pu riposter. Certains élèves ont utilisé leur téléphone pour enregistrer l'incident encourageant ainsi le comportement des agresseurs.
Dans une école à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
La plupart des violences se passe en dehors de l’école ou dans des endroits non surveillés. Les causes des violences dans le cadre scolaire sont multiples. Elles ont été analysées lors de nombreux séminaires du ministère de l'Éducation et de la Formation et des agences concernées. Des solutions ont été proposées. Mais la violence à l'école est toujours présente, faut-il s’alarmer de la situation ?
Solutions fortes
Le collège et le lycée sont la période où les élèves forment leur personnalité, avec une mauvaise influence de la famille ou de la société, les jeunes peuvent arriver à commettre des actes violents.
Selon les experts, le secteur de l'éducation a besoin de toute urgence d'une véritable révolution, en minimisant les sujets théoriques irréalistes, et en se concentrant plutôt sur la construction d’un environnement d'apprentissage convivial pour dire non à la violence à l'école.
En effet, l'environnement familial est le facteur direct le plus important affectant la psychologie et le comportement des enfants, les aidant à faire la distinction manichéenne entre le bien et le mal.
Nguyên Trong An, ancien directeur du Département de la protection de l'enfance (ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales), a dit que la violence à l'école est un problème de longue date et de plus en plus grave. La coordination entre la famille, l'école et la société pour éduquer les enfants n’est pas juste un slogan.
"L'éducation familiale est importante. Les parents doivent éduquer et protéger leurs enfants, les soutenir et les aider à résoudre leurs problèmes, calmer la colère de leurs enfants pour qu’ils n’en viennent pas à la violence. Du côté de l'école, les enseignants ne doivent pas se concentrer uniquement sur les connaissances théoriques, il faut éduquer à la morale, aux savoir-être, au vivre ensemble, pour prévenir et éviter la violence. Le système éducatif a besoin de personnels d’éducation formés à la psychologie pour conseiller et discuter des problèmes avec les élèves", a expliqué Trong An.
Prof-Dr Nguyên Ngoc Phu, vice-président et secrétaire général de l'Association vietnamienne des sciences et de l'éducation psychologique. |
Photo : QDND/CVN |
De son côté, Prof-Dr Nguyên Ngoc Phu, vice-président et secrétaire général de l'Association vietnamienne des sciences et de l'éducation psychologique, a affirmé qu’il faut "prendre des mesures fortes pour corriger le comportement des jeunes dans le bon sens. Nous devons traiter strictement les violences conformément à la loi". Les élèves qui sont coupables de frapper d’autres élèves à maintes reprises devraient "être expulsés de l'école".
"Si les violations sont graves ou particulièrement graves, ces enfants doivent être envoyés dans des maisons de correction. Nous n'avons pas peur des lourdes peines. Parfois, la punition sévère est un mal nécessaire pour remettre ces étudiants dans le droit chemin", a-t-il ajouté.
En outre, un usage néfaste d’internet peut affecter le comportement des jeunes, il est nécessaire de prendre des solutions pour protéger les enfants des vidéos violentes qui pullulent sur la toile.
Thao Nguyên/CVN