La symbolique du coq dans l’imagerie populaire

L’imagerie populaire a plusieurs niveaux de signification, selon l’âge et le vécu de celui qui les regarde. Pour le coq, cela peut être le souhait d’avoir de la chance dans la vie. Mais les paysans peuvent y voir un conseil pour choisir de bons gallinacés.

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Les estampes les plus prisées de Kim Hoàng étaient celles à l’effigie du coq et du cochon.
Photo : Phuong Nga/CVN

Le calendrier lunaire vietnamien est basé sur un cycle de 12 ans, chacun représenté par un animal : souris, buffle, tigre, chat, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon. L’image du coq dans l’imagerie populaire est particulièrement intéressante. Elle exprime le rêve d’une vie prospère et d’avoir de la chance.

Selon Nguyên Thi Thu Hoà, directrice du Musée de la céramique et de la porcelaine de Hanoï, les estampes les plus prisées de Kim Hoàng - l’une des 12 écoles d’imagerie populaire typique du Vietnam - sont celles de coqs et de cochons. À la différence des estampes de Dông Hô ou de Hàng Trông, au fond blanc ou blanc nacré, celui des estampes de Kim Hoàng est rouge.

«Nées dans un village en banlieue de Hanoï, les estampes de Kim Hoàng sont destinées au peuple travailleur, d’où la naïveté des dessins et la couleur rouge qui est considérée comme la couleur de la chance. Avec ce rouge, toute la palette de tons utilisés dans ces estampes sont d’origine minérale. C’est pourquoi, plus le temps passe, plus elles deviennent limpides», souligne-t-elle.

«J’aime bien les peintures de coqs de Kim Hoàng. Avec des traits simples, elles retranscrivent à merveille la beauté naïve d’animaux domestiques chers à tous les Vietnamiens. Elles sont belles, simples mais n’en demeurent pas moins modernes», confie Lê Bich, grand amateur d’estampes populaires domicilié à Hanoï.

Auparavant, les estampes de Kim Hoàng à l’effigie du roi des animaux de basse-cour se vendaient comme des petits pains à l’approche du Têt traditionnel. Mais il n’y avait pas que des dessins, beaucoup artisans s’amusaient aussi à créer des calligraphies de poèmes en idéogrammes chinois, en haut à gauche de leurs œuvres.

Estampes de Dông Hô : de multiples messages

Quelques images du coq dans l’estampe populaire de Dông Hô.
Photo : CTV/CVN

Inspirées de la vie quotidienne, plusieurs estampes de Dông Hô représentent le gallinacé. Celle baptisée Gà trông hoa hông (Coq et roses) sous-entend une bonne nouvelle année, les bourgeons du printemps et une longue vie.

L’estampe Gia dinh gà (Famille du coq) représente quant à elle une vie familiale heureuse. La poule, gardant sa proie dans la bouche, est entourée par ses poussins. Selon la tradition asiatique, une famille se dit heureuse quand elle a beaucoup d’enfants. C’est pourquoi cette estampe exprime le souhait d’avoir une famille nombreuse et heureuse.

Concernant l’estampe intitulée Gà dai cat (Bonne chance coq), elle fait partie des plus célèbres estampes de Dông Hô. Dans cette estampe, un jeune coq à la fière allure chante à l’aube en courant sur l’herbe verte à la ferme. Gà dai cat représente les vœux de chance et de prospérité.

Des jeunes filles s’essaient aux estampes de Dông Hô, pour un résultat plutôt convaincant.
Photo : TT/CVN

Le coq est symbole de cinq qualités de l’homme : humanité, loyauté, courtoisie, largesse d’esprit et respect de la parole donnée. Le symbolisme du coq est lié à son comportement habituel et à son caractère. L’on croyait que son chant possédait une force spéciale : il chasse la nuit et fait venir le soleil. Par le même fait, il pouvait vaincre les puissances du chaos et les démons liés aux ténèbres nocturnes. Lorsque le coq chante, le sortilège se brise, les objets retrouvent leurs propriétés usuelles, les démons disparaissent et la puissance magique du diable se termine.

Décorant les maisons et les autels des ancêtres, les estampes populaires sur le coq sont encore omniprésentes dans les temples et les monuments de cultes des Déesses-Mères.


Phuong Nga/CVN

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