D'après le directeur exécutif de Gap Inc., Stefan Laban, l'arrivée de son groupe au Vietnam est une phase importante d'accélération de sa croissance à l'étranger, d'autant qu'en comparaison d'autres marchés de la région, celui-ci présente d'intéressants potentiels en particulier. En effet, la population des zones urbaines est non seulement importantes, mais en outre de plus en plus sensible à la mode.
Gap Inc. au Vietnam, c'est également une bonne nouvelle aussi pour le consommateur vietnamien, car ceux qui achètent déjà les produits de ces marques ne peuvent le faire qu'en ligne. Pour les producteurs domestiques, c'est une moins bonne nouvelle puisqu'un concurrent de taille arrive dans ce segment qui participe largement à leur chiffre d'affaires.
Sévère concurrence
La directrice de la chaîne de supermarchés Fivimart, Nguyên Thi Hông Huong, reconnaît que les groupes mondiaux de la grande distribution possèdent des avantages indéniables au Vietnam, ne serait-ce qu'en termes de capacités financières et d'expériences dans ce domaine. Une situation qui ne fait que souligner davantage la nécessité pour les entreprises domestiques de prendre les mesures idoines pour faire face à de tels concurrents.
Gap Inc. a certes soigneusement préparé son implantation au Vietnam, mais sans courir, il faut le dire, de beaucoup de risques réels. Ses marques sont célèbres et réputées chez les consommateurs du monde entier, à commencer par Gap, Banana Republic et Old Navy, et possède de grandes capacités d'approvisionnement de ses marchés.
De fait, plusieurs autres marques étrangères de vêtements ont déjà réussi au Vietnam, telles que Mango qui possède aujourd'hui six magasins dans l'ensemble du pays, ou Giovanni qui, malgré une récente présence au Vietnam de seulement cinq années, en possède déjà 35, et poursuit sa croissance dans les grandes villes.
S'agissant de ces nouveaux concurrents, la secrétaire adjointe de l'Association du textile et de la confection du Vietnam (Vitas), Dang Phuong Dung, indique que leur présence exerce une influence certaine sur l'activité des entreprises domestiques, en particulier dans le secteur du textile. Et ce d'autant plus dans l'actuelle conjoncture économique qui conduit des entreprises à suspendre, voire annuler l'ouverture de nouveaux magasins, voire pire, telle la sarl Nguyên Tâm qui va fer- mer 50 de ses 100 magasins de marque Foci.
Néanmoins, la présence de ces marques est aussi un facteur de développement pour les entreprises nationales. Ainsi, la compagnie général de confection Viêt Tiên a acheté les marques San Sciaro et Manhattan du groupe Perry Ellis International, et les droits d'utilisation de Perry Ellis International Europe en tant que franchisé. De même il y a peu, la compagnie d'investissement Phuoc Long (PLI) a présenté les produits de marque Elle, également en qualité de franchisé du groupe français Lagardère Active Enterprises.
Selon le directeur général adjoint de Viêt Tiên, Phan Van Kiêt, l'arrivée de marques étrangères est une pression, car cela peut mettre en péril certaines entreprises domestiques, mais elle est surtout un formidable facteur de croissance car cela oblige ces dernières à développer de nouveaux produits pour conserver et conquérir leur marché. "Dans une telle concurrence aujourd'hui au Vietnam et compte tenu du marché, l'entreprise qui définit et applique une stratégie de développement rationnelle ne peut que réussir", souligne M. Kiêt.
Minh Hà/CVN