>>Pénurie d'eau douce à Kiên Giang
>>Plus de 150 milliards de dôngs pour lutter contre la sécheresse
>>La canicule s’installe dans le Nord et le Centre
Des exploitations de maïs de la province de Nghê An asséchées en raison de la pénurie d'eau. |
Coup de chaud sur les cultures. Les fortes chaleurs et la sécheresse accompagnées d’un vent d’ouest venu du Laos sévissent dans le Centre depuis quelques mois. L’inquiétude grandit chez les agriculteurs qui voient leurs cultures souffrir du manque d’eau.
Environ 150.000 habitants affectés
Les rivières, ruisseaux et lacs de la province de Nghê An s’assèchent un à un, tandis que les rizières d’hiver–automne fanent. L’eau manque aussi pour les besoins quotidiens des habitants, notamment dans les districts montagneux de Thanh Chuong, Con Cuông ou encore Quy Hop et Tuong Duong. Des hectares de forêts des districts de Nam Dàn, de Dô Luong et de Con Cuông disparaissent sous les flammes des incendies à répétition.Dans la province de Nghê An, il est prévu de planter 55.000 ha de riz d’été-automne, selon le service de l’agriculture et du développement rural. Cependant, plus 14.000 ha de terres manquent d’eau.
En raison de la canicule, le niveau de la rivière Lam est passé sous la barre de 0,4 m. Les stations de pompage des districts de Thanh Chuong et Nam Dàn ne fonctionnent plus.
La situation n’est guère plus reluisante dans la province de Ninh Thuân, qui souffre elle aussi d’une canicule inédite en 20 ans. Les lacs sont presque à sec et plus de 10.000 ha de cultures manquent d’eau.
Environ 1.500 animaux d’élevage n’ont pas survécu à l’absence de pluie et au manque de nourriture. Face à ce constat, le Comité populaire de la province de Ninh Thuân a décrété le 1er janvier 2015 l’état d’urgence.
Le Département de la culture a informé que dans les provinces de Nghê An, Quang Tri, Ninh Thuân, Binh Thuân et Khanh Hoà, près de 55.000 ha de culture ont été détruits et 1.810 animaux d’élevage - essentiellement des chèvres, des moutons, des buffles et des bœufs - sont morts. La province de Ninh Thuân est la plus touchée.
Depuis le début de l’année, près de 150.000 habitants sont affectés par cette pénurie d’eau, notamment à Binh Thuân qui est la plus frappée avec 119.350 personnes concernées.
Selon le Centre de prévisions météorologiques et d’hydrologie, la sécheresse devrait se prolonger dans le Centre jusqu’au milieu du mois de septembre. De plus, la montée du niveau de la mer pourrait provoquer une inondation des régions de l’estuaire ou du littoral par l’eau salée.
La sécheresse a également des conséquences sociales telles qu’un mouvement d’exode rural. Le gouvernement a octroyé une aide financière pour les victimes du phénomène météorologique afin de les aider à affronter ces difficultés. Une somme de 172 milliards de dôngs a notamment été versée à Ninh Thuân. Il ne s’agit là, en revanche, que d’une solution provisoire.
Construction d’ouvrages hydrauliques
Plusieurs agriculteurs de la province de Phu Yên remplacent le riz par des plantes plus résistantes à la sécheresse. |
Selon le chef du Département de l’hydraulique, Nguyên Van Tinh, la restriction d’eau reste la première solution, dans l’immédiat. À long terme, il faudra remplacer les cultures de riz par des plantes plus résistantes à la sécheresse comme le maïs, les haricots ou les pommes de terre. La culture du riz à court terme, permise par des variétés dont le temps de production est réduit, peut également représenter une solution. Les localités n’en ont toutefois pas à leur disposition. Le Département de l’hydraulique devrait alors coopérer avec le groupe Électricité du Vietnam pour assurer l’approvisionnement en eau des basses régions.
En outre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural doit maintenant étudier la production de chaque région afin d’y apporter des solutions adaptées. Les éléments à prendre en compte dans la mise en place d’une politique de restructuration de l’agriculture sont divers. La question du changement climatique est au coeur de la crise. De plus, les mesures prises doivent être en adéquation avec la culture locale et les caractéristiques géographiques de chaque région.
La priorité doit maintenant être accordée à la construction d’ouvrages hydrauliques afin de créer des réserves d’eau. Enfin, il est essentiel de renforcer les mesures de protection des forêts et de leur reboisement.