La science française ira sur la Lune avec la Chine

La France et la Chine ont signé lundi 25 mars à Paris un accord de coopération spatiale qui prévoit l'envoi d'instruments scientifiques français sur la mission lunaire chinoise Chang'e-6, prévue à l'horizon 2023-2024, a annoncé l'agence spatiale française CNES.

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Le président du CNES Jean-Yves Le Gall (droite) et Zhang Jianhua, vice-administrateur de l'agence spatiale chinoise CNSA, lors de la signature d'un accord de coopération spatiale, à Paris le 25 mars.

"La France ira sur la Lune avec la Chine", s'est félicité Jean-Yves Le Gall, président du CNES, qui a signé cette lettre d'intention avec Zhang Jianhua, vice-administrateur de l'agence spatiale chinoise CNSA, à l'Élysée, en présence des présidents Emmanuel Macron et Xi Jinping. À ses yeux, il s'agit d'un accord "historique". "Nous allons embarquer 15 kg d'expériences à bord de la future mission Chang'e-6 qui ira recueillir des échantillons lunaires en 2023-2024", a précisé à l'AFP le patron du Centre national d'études spatiales.

"Nous allons mettre une caméra, un analyseur, nous allons faire de la chimie du minerai lunaire", a-t-il détaillé. "La France va vraiment faire de la science sur la Lune et cela, nous ne l'avions jamais fait jusqu'alors", a-t-il dit. "C'est vraiment une grande première". La Chine mène un ambitieux programme lunaire. Elle a réussi une première mondiale début janvier en faisant alunir un engin, Chang'e-4, sur la face cachée de la Lune. La mission Chang'e-5 a pour but de recueillir des échantillons lunaires et de les rapporter sur Terre. La mission Chang'e-6 sera elle aussi une mission de retour d'échantillons.

"Une fois de plus, nous confirmons par cet accord que la France est le pays du monde qui a le plus de coopérations spatiales avec la Chine", a estimé Jean-Yves Le Gall. L'accord entre le CNES et le CNSA (China National Space Administration) prévoit aussi un renforcement de leur coopération dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Les deux agences ont commencé à étudier leur prochaine mission conjointe d'observation de la Terre, axée sur la salinité des océans et l'humidité des sols, indique le CNES dans un communiqué.

En octobre 2018, la Chine a lancé un satellite d'océanographie, CFOSat, construit avec la France, pour observer les interactions entre l'atmosphère et l'océan, entre les vents et les vagues. Les données étalonnées de CFOSat seront ouvertes à la communauté scientifique internationale en mai 2019, précise le CNES. La Chine et la France préparent également la mission d'astronomie SVOM, qui vise à détecter les sursauts gamma, les phénomènes les plus énergétiques de l'Univers. Le lancement est prévu en 2021.

Autre collaboration en cours: le module orbital chinois Tiangong-2 embarque depuis 2016 le dispositif français Cardiospace 2, qui permet de suivre le système cardiovasculaire des astronautes en apesanteur. Enfin, l'envoi d'un spationaute français sur une mission habitée chinoise "fait aussi partie des choses dont on discute", ajoute Jean-Yves Le Gall. "Il est clair que le fait d'avoir avec la Chine une coopération qui s'amplifie facilitera les choses le moment venu". L'astronaute français Thomas Pesquet a appris le chinois, comme d'autres astronautes européens.


AFP/VNA/CVN

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