La saga du Brexit s'achève avec le feu vert des eurodéputés à l'accord commercial

Le Parlement européen a approuvé mercredi 28 avril l'accord commercial conclu par l'UE avec le Royaume-Uni, mettant un point final au douloureux chapitre du Brexit, dans un contexte toujours tendu entre les deux rives de la Manche.

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Le présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (centre) fait une déclaration lors du débat au Parlement européen sur l'accord commercial de l'UE avec le Royaume-Uni, le 28 avril à Bruxelles.

Ce traité "marque le fondement d'un partenariat fort et étroit avec le Royaume-Uni", a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur Twitter. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a, lui, salué le début d'une "nouvelle ère".
De son côté, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a évoqué "la dernière étape d'un long voyage" entre deux partenaires commerciaux d'une "importance vitale, alliés proches et égaux souverains". "Il est maintenant temps de se tourner vers l'avenir et de construire un Royaume-Uni plus global", a ajouté le dirigeant conservateur.
Cinq ans après le choc du référendum sur le Brexit, cet accord encadre la nouvelle relation de Londres avec l'UE à 27 : des échanges commerciaux sans droits de douane ni quotas, des conditions de concurrence équitables, mais rien en matière de défense ou de politique étrangère.
Il avait été conclu in extremis le 24 décembre dernier, après plusieurs mois de négociations laborieuses menées par le Français Michel Barnier côté européen.
"Erreur historique"
Le feu vert des eurodéputés était devenu urgent : l'application provisoire du texte, effective depuis le début de l'année, s'achève vendredi 29 avril. Et le Royaume-Uni avait exclu toute prolongation.

À l'issue du scrutin, organisé mardi soir après un débat parlementaire de cinq heures, 660 députés ont approuvé le traité, 5 s'y sont opposés et 32 se sont abstenus, sur 697 votants, selon des résultats annoncés mercredi 28 avril.

Les élus européens ont également voté une résolution non contraignante, dans laquelle ils qualifient le Brexit d'"erreur historique" et demandent à être pleinement associés aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1.250 pages -ce que leur a promis mardi Ursula von der Leyen.
Les relations entre Londres et Bruxelles ont été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique, officielle depuis le 31 janvier 2020, mais effective seulement depuis le début de l'année.
Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l'UE ont baissé de 47% au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.

À cela s'ajoute une crise de confiance entre les deux partenaires, après plusieurs décisions de Downing Street remettant en cause le précédent accord conclu avec l'UE, le traité de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.
"Esprit positif"
Les Européens reprochent notamment à Londres d'avoir violé le protocole irlandais contenu dans ce traité, en reportant certains contrôles douaniers et sanitaires qui devraient être menés entre la province britannique d'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, afin d'éviter le retour d'une frontière sur l'île d'Irlande. En signe de protestation, les eurodéputés ont longtemps retardé le moment de fixer une date pour donner leur feu vert à l'accord commercial.
"Une mise en œuvre fidèle (du traité commercial) est essentielle", a insisté mercredi Mme von der Leyen, qui a déjà assuré que l'UE "n'hésiterait pas, si nécessaire" à utiliser contre Londres les mesures de compensation unilatérales prévues par l'accord. "Nous nous efforcerons toujours d'agir dans un esprit positif, mais nous défendrons aussi toujours nos intérêts lorsque nous le devrons", a répondu mercredi 28 avril le secrétaire d'
État britannique chargé du Brexit, David Frost.
D'autres points de friction restent en suspens des deux côtés de la Manche, comme le récent différend sur l'approvisionnement en vaccins AstraZeneca ou encore la menace mardi de la France de prendre des "mesures de rétorsion" contre les services financiers britanniques si l'accord post-Brexit sur la pêche n'était pas rapidement mis en oeuvre.

AFP/VNA/CVN

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