Une femme utilise son téléphone portable dans la station de métro Plochtchad Revolioutsii à Moscou, le 10 mars |
Mi-mars, le gendarme russe de l'internet et des médias, Roskomnadzor, avait annoncé le ralentissement de Twitter, accusé de n'avoir pas supprimé des publications "illégales" sur des drogues, le suicide et à caractère pédopornographique. Moscou avait aussi évoqué un possible blocage du réseau social sur le territoire russe à partir de la mi-avril, si la société ne se pliait pas à ses demandes.
Lundi 5 avril, Roskomnadzor a indiqué que l'entreprise américaine avait supprimé depuis "environ 1.900 des 3.100 messages" concernés. "Étant donné les premières mesures prises par Twitter pour modifier la vitesse et les principes de sa modération en Russie, et la suppression d'une partie significative des messages interdits, Roskomnadzor a pris la décision de ne pas bloquer ce réseau social dans le pays", a indiqué le gendarme russe.
Il précise toutefois que "la limitation du trafic de Twitter" sera prolongée jusqu'au 15 mai, date à laquelle Twitter devra avoir effacé tous les contenus jugés illégaux. Le communiqué ajoute qu'un échange par vidéo-conférence a eu lieu le 1er avril entre des responsables de Roskomnadzor et Sinead McSweeney, la vice-présidente de la politique publique de Twitter en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
Après l'annonce de son ralentissement en Russie, Twitter avait regretté des tentatives "d'étrangler la conversation publique en ligne", tout en assurant avoir "une politique de tolérance zéro en matière d'exploitation sexuelle des enfants". La semaine dernière, la justice russe a par ailleurs condamné Twitter à environ 100.000 euros d'amende pour n'avoir pas supprimé des appels à des manifestations non autorisées de l'opposition.
Cette affaire illustre les tensions croissantes entre Moscou et les grands réseaux sociaux étrangers ces derniers mois, la Russie dénonçant leur toute-puissance et critiquant leur modération des contenus, notamment politiques. Twitter, Facebook ou encore Google reçoivent régulièrement des amendes dont les montants, quelques dizaines de milliers d'euros, restent toutefois dérisoires comparées à leurs bénéfices.
AFP/VNA/CVN