>>Inondations en Indonésie et au Timor oriental : plus de 75 morts, des dizaines de disparus
>>Plus de 70 morts dans les inondations en Indonésie et au Timor oriental
Un sauveteur récupérant le corps d'une victime dans le village de Nelemamadike, dans l'est de Flores, après que des pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain en Indonésie et au Timor oriental. |
Des inondations et crues soudaines dans le sillage des pluies torrentielles provoquées par le cyclone tropical Seroja ont semé le chaos dans les zones situées entre Florès, en Indonésie, et le Timor oriental, poussant des milliers de personnes à rechercher un abri dans des centres d'accueil. Le déluge a fait déborder des réservoirs d'eau et inondé des milliers de maisons, alors que les secouristes s'efforçaient de porter assistance aux sinistrés.
Les pluies diluviennes devraient se poursuivre mardi, avec des vagues atteignant six mètres de haut, selon l'agence indonésienne de gestion des catastrophes. La tempête qui se dirige vers l'Australie a tué au moins 86 personnes en Indonésie et 71 sont portées disparues, tandis que 27 ont péri au Timor oriental. La plupart des décès ont eu lieu à Dili, la capitale, qui a été inondée, l'esplanade devant le palais présidentiel ayant même été transformée en étang de boue.
L'Union européenne s'est dite prête à offrir son assistance au Timor oriental pour faire face à ces "inondations catastrophiques" au moment où le pays "travaille déjà dur à contrer le COVID-19". Dans l'est de l'île indonésienne de Florès, de nombreuses maisons, routes et ponts étaient recouverts de boue, ce qui compliquait la tâche des sauveteurs tentant d'atteindre les zones les plus touchées.
"La boue et la météo constituent un gros défi, de même que les débris qui s'amoncellent et rendent les recherches difficiles", a déclaré Raditya Djati, porte-parole de l'agence de gestion des catastrophes. À Lembata, une île située à mi-distance entre Florès et Timor, les accès routiers ont été coupés, ce qui a obligé les autorités à déployer des machines de chantier pour rouvrir les routes.
Certains villages situés sur des hauteurs ont en partie été emportés vers le littoral dans des glissements de terrain. Basir Langoday, un habitant de l'île, a raconté avoir entendu des appels à l'aide venant d'une maison couverte de débris. "Il y avait quatre personnes à l'intérieur. Trois ont survécu mais pas la dernière", a-t-il raconté aux journalistes. Basir Langoday et ses amis ont tout fait pour tenter de sauver, en vain, l'homme coincé dans sa maison : "Il criait : dépêchez-vous, je ne tiens plus."
"Besoin de médicaments"
Le président Joko Widodo a fait part de ses "condoléances." "Je mesure la peine immense de nos frères et sœurs après cette catastrophe", a-t-il dit dans un discours à la Nation. Partout dans les zones sinistrées, des habitants pris de panique se sont rués sur des centres d'accueil tandis que d'autres restaient à proximité de ce qui restait de leur maison.
Des glissements de terrain et les crues soudaines sont fréquents en Indonésie. Les dégâts sont importants dégâts à Lembata après les inondations, le 5 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les évacués sont dispersés un peu partout, il y en a des centaines dans tous les districts, mais beaucoup de personnes sont aussi restées chez elles", explique Alfons Hada Bethan, chef de l'agence de gestion des catastrophes de Florès oriental. "Ils ont besoin de médicaments, de nourriture, de couvertures".
Les précipitations toujours soutenues compliquent aussi la donne. "On pense que de nombreuses personnes sont toujours ensevelies, mais on ignore combien", a-t-il dit. Les glissements de terrain et les crues subites sont courants dans l'archipel indonésien, notamment à la saison des pluies. Mais les défenseurs de l'environnement soulignent que la déforestation favorise ces catastrophes.
En janvier, 40 Indonésiens avaient trouvé la mort lors d'inondations qui ont touché la ville de Sumedang, dans l'ouest de Java. L'agence nationale de gestion des catastrophes estime que 125 millions d'Indonésiens, soit environ la moitié de la population de l'archipel, vivent dans des régions à risque de glissements de terrain.
AFP/VNA/CVN