La route aux kouffas décorés à Quang Nam

Suite au succès du programme de village aux fresques murales, la province de Quang Nam (Centre) a lancé un projet de chemin aux kouffas colorés, le plus long du pays. Un nouveau projet artistique qui vise à stimuler le tourisme local.

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Des touristes se font photographier devant des kouffas décorés dans la commune de Tam Thanh, à Tam Ky.

Le chemin des kouffas décorés exposera une centaine de ces petites embarcations circulaires, appelées bateau-panier, sur lesquelles sont dessinées des peintures inspirées de la vie quotidienne des pêcheurs, ainsi que des paysages typiques de Quang Nam.

Cette rue sera inaugurée en mai prochain au bord de la plage Tam Thanh, dans la ville de Tam Ky.

Établir un quartier artistique

Ce projet fait partie des activités en écho au Festival du patrimoine de Quang Nam de 2017. Une fois achevé, il sera inscrit sur le Livre des records du Vietnam en tant que premier et plus long chemin vietnamien du genre.

«Le chemin des kouffas décorés a suscité l’idée d’établir un quartier artistique afin de développer le tourisme communautaire dans la ville de Tam Ky. Une autre raison est de sensibiliser la population à la protection de l’environnement. En effet, ce programme montre que l’on peut donner une seconde vie aux objets usagés, a déclaré Nguyên Minh Nam, vice-président du Comité populaire de la ville de Tam Ky. Ce projet a été réalisé par des artistes dont la majorité sont des habitants locaux. Toutes les œuvres s’inspirent des traits culturels traditionnels vietnamiens».

Une sirène peinte sur un kouffa.

Un projet pensé et réalisé par la communauté

Les artistes, bénévoles et étudiants en art se sont lancés dans l’élaboration de cet espace artistique en septembre dernier qui se prolongera jusqu’en juin prochain. Les virtuoses du pinceau ont reproduit des paysages et des scénettes de la vie quotidienne des locaux dans le but de faire de ce village de pêcheurs un lieu d’éco-tourisme à proximité de l’ancienne cité de Hôi An, du sanctuaire My Son et de la Réserve mondiale de biosphère de Cù Lao Chàm.

«Le chemin des kouffas décorés est le premier programme pensé et réalisé par la population locale, a partagé Lê Diêu Anh, responsable du projet. Les artistes et amateurs sont libres de concevoir leurs œuvres sur les outils de pêche, de travail et les bateaux de pêche. Malgré le potentiel d’attirer les touristes, les espaces d’art communautaire sont négligés dans la plupart des villages ruraux vietnamiens».

Le village de pêcheurs, qui compte 6.000 habitants, est connu des touristes vietnamiens et étrangers pour ses fresques murales au hameau de Trung Thanh. Il a également attiré l’attention des photographes étrangers pour qui s’y rendent afin de saisir des clichés qu’ils exposeront à l’international. Ce quartier a en effet été décoré en juin dernier par des artistes sud-coréens et des volontaires de l’Université des langues étrangères de Dà Nang (Centre).

L’initiative s’inscrit comme un projet d’échanges communautaires et artistiques entre le Vietnam et la République de Corée, financé par le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et le Fonds d’échanges internationaux de la République de Corée (Korea Foundation).

La commune de Tam Thanh dispose de 6 km de plages et de paysages paisibles. En outre, les touristes peuvent facilement se rendre du centre de Tam Ky à l’ancienne cité de Hôi An.


Qu’est-ce que le kouffa ?
Sur les 3.000 km de côtes du pays, des pêcheurs vietnamiens, en particulier ceux du Centre, utilisent différents techniques rudimentaires pour la pêche. Mais ce qui semble fasciner les visiteurs est le kouffa, une embarcation à base de bambou, en forme de panier rond revêtue de bitume.
Le kouffa existe depuis des siècles, et peut embarquer une ou deux personnes. Sa conception est prise en charge par des artisans chevronnés qui transmettent leur savoir-faire à leurs descendants. D’abord, les artisans taillent des tiges de bambous soigneusement sélectionnées, et les recouvrent de graisse de loutre.
Les tiges sont ensuite coupées en fibres qui sècheront au soleil puis seront exposées à la rosée. Il est essentiel que les fibres ne soient pas trempées par l’eau de pluie pour éviter de les fissurer. À la saison des pluies, le processus de séchage a lieu à l’intérieur. Enfin, une fois les sangles séchées, la réalisation du kouffa peut débuter.
DL/CVN


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