La rentrée pour des élèves pas comme les autres

La rentrée des classes vient à peine de sonner que déjà, les petits gymnastes repérés par la cellule de détection de Hanoi sont à l’ouvrage. Les bases d’abord, et plus si affinités. Une politique qui a pour but d’emmener les meilleurs éléments vers les plus hauts sommets.

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Les individus les plus doués sont repérés et regroupés dès leur plus jeune âge au Centre d’entraînement et de compétition de l’éducation physique et sportive de Hanoi.

Barres, cheval-d’arçons, anneaux, barres, tapis de sol. Bienvenue au centre d’entraînement et de compétition de l’éducation physique et sportive de Hanoi. Après la nouvelle rentrée scolaire, les parents souhaitent que leurs enfants puissent apprendre et jouer à l’école. Cependant, les jeunes gymnastes repérés par les instances sportives n’ont eux pas le loisir de s’amuser comme leurs petits camarades. Le matin, ils suivent les cours de l’enseignement primaire selon le programme du ministère de l’Éducation et de la Formation. L’après-midi, ils reçoivent un entraînement intensif. Et ici, pas question de plaisanter. Mais c’est à ce prix que certains éléments pourront percer au plus haut niveau.

Entraînements de Spartiates

Les individus les plus doués sont repérés et regroupés dès leur plus jeune âge au centre d’entraînement et de compétition de l’éducation physique et sportive de Hanoi. En poussant la porte de la salle d’entraînement, l’on peut voir une dizaine d’enfants travailler intensément. Ils sont très jeunes, entre 5 et 10 ans. Le silence règne, seulement troublé par la voix tantôt douce tantôt sévère du coach Ngân Thuong. Reste le bruit de la réception des petites filles après une pirouette effectuée au cheval d’arçons ou celui du ploiement de la barre fixe. L’entraîneur Ngân Thuong guide une petite fille à accomplir des mouvements difficiles.

D’une superficie de 300 m², la salle est équipée de tous les agrès utilisés en gymnastique artistique. Les enfants semblent encore plus petits noyés dans ce grand espace.

La gymnastique artistique est un sport très physique et complet, où l’on travaille autant les bras que les jambes, le dos que les abdominaux.
Photo : CTV/CVN

Et dans cette «maison commune», tout est en ordre. À la différence des balançoires et autres toboggans dans un parc d’attractions, où les enfants peuvent jouer ou se reposer comme bon leur semble, ici, tout le monde doit suivre le plan précis de la leçon du jour, adaptée en fonction de chacun. Si l’entraînement en lui-même est extrêmement strict, l’ambiance est relativement détendue, ce qui est rassurant.

La gymnastique artistique est un sport très physique et complet, où l’on travaille autant les bras que les jambes, le dos que les abdominaux. Ce n’est donc pas le genre de sport qui convient à ceux qui ont peur d’avoir des courbatures pendant quelques jours ou des mains en piteux état... car aux barres asymétriques, des bouts de paume partent régulièrement en lambeaux si l’on n’a pas de protections adaptées. Raison pour laquelle les enfants doivent faire beaucoup d’efforts et montrer une grande détermination pour pouvoir réaliser ces entraînements ô combien exigeants.

Première leçon : se débrouiller

Tous les enfants convoqués ici vivent dans l’établissement, qui est aussi un internat. Ils ne peuvent rentrer chez eux qu’une fois par semaine. Séparés de leur famille, ils doivent se débrouiller eux-mêmes, même s’ils sont tous petits. C’est d’ailleurs ce qu’ils apprennent en premier.

Les enfants doivent faire beaucoup d’efforts et montrer une grande détermination pour pouvoir réaliser ces entraînements ô combien exigeants.
Photo : CTV/CVN

Ces élèves ont cette faculté de lire et comprendre très vite les pensées de leur coach. Et par la suite, il suffit que le coach Ngân Thuong fronce les sourcils ou cligne des yeux pour que les jeunes gymnastes comprennent qu’ils ont mal réalisé un mouvement. «Cette particularité est propre à la gymnastique artistique», explique Dô Thùy Giang, chef adjointe de la discipline gymnastique artistique du centre d’entraînement et de compétition de l’éducation physique et sportive de Hanoi. Et d’argumenter : «Les capacités psychomotrices et le mental des jeunes gymnastes doivent être supérieurs à ceux des enfants lambda. Il en va de même pour les réflexes. Combinés, ces deux facteurs permettent aux jeunes athlètes d’exécuter des figures difficiles de manière élégante. Les gymnastes de haut niveau du pays tels que Ngân Thuong et Hà Thanh en sont de parfaits exemples. Ils travaillent assidûment pour la gloire du pays, sans jamais rechigner. Il n’y a pas de secrets, seul le travail paie. C’est ce qui a permis au Vietnam de s’imposer parmi les nations de l’Asie du Sud-Est».

Les gymnastes du centre d’entraînement de Hanoi semblent plus matures que les jeunes gens de leur âge. Ils semblent aussi évoluer dans un autre monde. Mais il suffit de les voir se retrouver et s’amuser après l’entraînement pour s’apercevoir que ce n’est qu’une impression. Non, leur enfance n’est pas sacrifiée comme peuvent le penser la plupart des gens. C’est sans doute là aussi l’autre enseignement à retenir.


Phuong Nga/CVN

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