La réinvention du sari au cœur d’une exposition à Londres

Des rues de Bombay aux tapis rouges new-yorkais, le sari se réinvente et vit une véritable “révolution”, racontée au travers d'une soixantaine de tenues exposées à Londres.

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Ces dix dernières années, selon la conservatrice de l’exposition, le sari a davantage évolué qu'en 5.000 ans. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le sari, longue pièce de tissu, qui vient traditionnellement enrouler le corps, a connu ces dix dernières années une évolution comme jamais lors des cinq millénaires de son histoire, observe Priya Khanchandani, conservatrice de l’exposition qui s’est ouverte récemment au Design Museum de Londres. C’est en 2015 qu’elle a pris conscience de ce mouvement, en rencontrant certains des créateurs qui transformaient le sari à Delhi.

“J’ai vu le sari renaître comme un habit de tous les jours mais d’une façon très tendance. Des femmes plus jeunes commençaient à le porter, raconte-t-elle. Souvent des intellectuelles, écrivaines et artistes, qui le portaient d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas”.

Autrefois porté pour des événements spéciaux ou des mariages, le sari s’est réinventé en vêtement de tous les jours, allant jusqu’à s’associer avec t-shirts et baskets. L’avènement de la consommation de masse et des réseaux sociaux en Inde, conjuguée avec la croissance de la classe moyenne urbaine a accéléré le mouvement, souligne la conservatrice.

“L’influence des réseaux sociaux a un impact très important en Inde, particulièrement chez les jeunes, permettant à des tendances de se répandre et, je crois, que le port du sari devient un mouvement populaire”, explique-t-elle.

Nouvelles expériences

Les hastags fleurissent en ligne, #sarilove, #sarifashion, #designsarees et #sareeindia.

Le sari a aussi été utilisé comme vecteur d’idées.
 Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré la longue histoire du sari, ce n’est que l’année dernière qu’il a eu les honneurs du gala du Met, événement people de l’année à New York au tapis rouge scruté du showbiz et du monde de la mode.

Portée par la femme d’affaires indienne Natasha Poonawalla, l’ensemble présentait un sari doré de chez Sabyasachi avec un bustier Schiaparelli. En Inde, les créateurs ont aussi poussé les limites en tentant de nouvelles expériences.

Le Raj Kilt de la marque Little Shilpa se présente comme “moitié jupe, moitié sari” et reflète le parcours multiculturel de la créatrice Shilpa Chavan, qui a fait ses études au Royaume-Uni.

Parmi les pièces les plus remarquables, un sari orné de paillettes issues de vieilles radios de récupération faites de denim usé. Mais si le potentiel du sari pour l’extravagance et la créativité s’expose à plein dans l’exposition, celle-ci comprend également des exemples de la manière dont il est utilisé pour exprimer des idées d’identité et de résistance.

Des centaines de milliers de membres du “Gulabi Gang”, un groupe de lutte contre les violences faites aux femmes, y compris des violences sexuelles et contre les mariages de petites filles dans l’Inde rurale, ont adopté des saris rose vif avec des bambous comme symbole de leur mouvement.

Également présenté, un sari en soie violette avec paillettes brodées et cristaux créé par la marque Papa Don’t Preach. Après que la marque a posté une photo d’un sari porté par l’artiste non-binaire ALOK, qui a fondé le mouvement #DeGenderFashion (dégenrer la mode), elle a décidé de supprimer la mention “vêtements pour femmes” de toute sa communication.

AFP/VNA/CVN

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