>>Avec la prise de la mosquée de Mossoul, l'Irak voit la fin du "califat" de l'EI
Des policiers irakiens célèbrent la fin des opérations militaires contre l'EI dans la vieille ville de Mossoul, le 2 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Huit mois après le lancement de l'offensive pour reprendre à l'EI son dernier grand bastion urbain du pays, la victoire "n'est plus qu'une question de jours", a déclaré le général de brigade Nabil al-Fatlawi, un commandant des forces spéciales irakiennes (CTS).
Selon lui, "environ 300 combattants jihadistes, en majorité étrangers et venus notamment d'Europe, d'autres pays arabes et d'Asie" résistent encore aux forces armées qui se préparent à lancer l'assaut final.
Acculés sur la rive ouest du Tigre, et encerclés de l'autre côté par l'armée et la police, les jihadistes ne contrôlent plus qu'une bande d'environ 400 mètres entre les deux, a précisé le général.
Il ne s'est toutefois pas avancé sur la date exacte de la fin de la bataille, celle-ci restant difficile "à cause de l'étroitesse des rues et de la présence de civils", souvent utilisés comme boucliers humains par les jihadistes.
Plus tôt dimanche 2 juillet, l'armée a annoncé la reconquête par les CTS d'un autre quartier du Vieux Mossoul, Makawi.
Des soldats d'élite du contre-terrorisme (CTS) portent à l'envers le drapeau de l'EI dans la vieille ville de Mossoul, le 2 juillet en Irak. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La veille, la police avait annoncé la reprise, après des semaines de combats acharnés, d'un complexe comprenant un hôpital et d'autres installations médicales dans le quartier Al-Shifaa.
Plus de 500 combattants de l'EI avaient trouvé refuge dans ce qui était la dernière poche de résistance jihadiste hors de la vieille ville, selon la même source.
La plupart ont été tués, mais une petite partie a pu s'enfuir, a-t-elle ajouté.
Dans la vieille ville, les combats opposant l'armée et la police à l'EI restent âpres et sanglants.
Si les autorités irakiennes ne fournissent pas de bilans en termes de victimes, les opérations font chaque jour de nombreux morts tant militaires que jihadistes ou civils.
Nombreuses victimes civiles
Des centaines d'habitants continuent à sortir chaque jour de la vieille ville au fur et à mesure des avancées des forces irakiennes.
Un Irakien porte deux enfants dans ses bras, fuyant la vieille ville de Mossoul lors de l'offensive des forces gouvernementales contre les jihadistes de l'EI, le 2 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon eux, les snipers et bombes jihadistes comme les bombardements aériens de l'armée irakienne et ses alliés occidentaux menés par les États-Unis ont fait de très nombreuses victimes civiles collatérales.
Dimanche après-midi 2 juillet, dans un centre médical pour civils déplacés aux abords de la vieille ville, une équipe de l'AFP a croisé plusieurs membres d'une famille en partie décimée par une frappe aérienne.
"Neuf membres de notre famille ont péri sous les décombres", a raconté Chahed Omar, en tenant dans ses bras sa nièce de 9 mois, dont le père fait partie des victimes.
Le bébé était soigné pour malnutrition et déshydratation sévères, comme de nombreux enfants qui sortent de la vieille ville avec leurs familles après avoir été pris au piège des combats, et s'être cachés dans des sous-sols pendant des semaines voire des mois.
Les ruines de la mosquée Al-Nouri dans la vieille ville de Mossoul, après la reprise de la zone par les forces irakiennes, le 2 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jeudi 29 juin, les forces irakiennes avaient repris les ruines de la mosquée al-Nouri, où le calife autoproclamé de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait son unique apparition publique en juillet 2014.
Cette avancée a représenté une victoire symbolique pour les forces irakiennes, même si les jihadistes ont dynamité ce célèbre joyau historique ainsi que le minaret penché adjacent surnommé "la tour de Pise irakienne".
L'EI, qui en 2014 avait saisi de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, a depuis perdu 60% de son territoire et 80% de ses revenus.
Il contrôle toujours plusieurs zones dans les deux pays, où il continue de commettre des attentats dans les zones tenues par leurs gouvernements respectifs. Tout comme il a continué ces derniers jours à perpétrer des attaques dans les quartiers de Mossoul reconquis par l'armée irakienne.
En Syrie, la ville de Raqa, capturée par les jihadistes en 2014 et devenue le symbole de leurs atrocités, est actuellement assiégée par une alliance de combattants kurdes et arabes soutenues par les États-Unis.