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Professeure associée et Doctoresse Trân Thi Giang Huong. |
Photo : Vietnam+/CVN |
Trân Thi Giang Huong est la première Vietnamienne à occuper une position de leader au sein de la plus grande organisation mondiale de la santé. C'est un grand honneur pour le secteur de la santé du Vietnam. À l’occasion du Nouvel An lunaire de 2020, le journal en ligne Vietnamplus relevant de l'Agence Vietnamienne d'Information a un entretien avec elle.
Quelles conditions vous permettent de devenir directrice chargée d'un domaine important de l'OMS ?
Ces dernières années, le secteur de la santé du Vietnam a fait son intégration internationale étendue et complète contribuant ainsi à valoriser son rôle et sa position sur la scène internationale.
Ayant 25 ans de travail au ministère de la Santé, dont plus de 11 ans en position directrice de la Coopération internationale, j'ai accumulé beaucoup de connaissances et d'expériences professionnelles ainsi qu'établi un réseau de partenaires internationaux de la santé dans le monde.
Une question me préoccupant toujours, bien que le Vietnam s'intègre bien au monde et qu'il organise de nombreux événements au niveau régional et international, le nombre de Vietnamiens travaillant dans les organisations internationales reste encore modeste.
Aujourd'hui, le Vietnam est reconnu comme un partenaire fiable et responsable de la communauté internationale. Ainsi, ma participation à des organisations internationales est une contribution significative à la résolution des problèmes de santé mondiaux, tout en contribuant au renforcement de la position du Vietnam sur la scène internationale.
Étant au courant du recrutement par l'OMS d'un certain nombre de postes importants pour son bureau implanté au Pacifique occidental, une région comprenant de 37 pays et territoires, avec une population de 1,9 milliard d'habitants, dont le Vietnam, j'étais soutenue par les dirigeants des ministères de la Santé et des Affaires étrangères pour poser ma candidature au poste de directeur du Programme de l'OMS de contrôle des maladies. À travers trois cycles d'examens transparents, j'étais fière d'être la première parmi d'une centaine de candidats venant de tous les coins du monde. Et voilà, l'OMS m'a choisie.
Le Doctoresse Trân Thi Giang Huong à un événement internationale en 2018. |
Photo : Vietnam+/CVN |
Est-ce que c'est la première fois qu'un Vietnamien est nommé par l'OMS à un poste si important ?
C'est vrai. Je suis le premier Vietnamien à être nommé à un poste si important (directeur de haut niveau) à l'OMS, la plus haute agence professionnelle de la santé des Nations unies.
Il s'agit du poste de directeur chargé d'un domaine très important et étendu comprenant la prévention des maladies infectieuses; le programme de vaccination élargi, la prévention de la tuberculose, du VIH/sida, du paludisme, des maladies tropicales négligées, la gestion des maladies non transmissibles et la santé mentale.
Ayant occupé le poste de directrice du Département de la coopération internationale (ministère vietnamien de la Santé) pendant plus de 11 ans et maintenant directrice des programmes de contrôle des maladies de l'OMS, quels sont, selon vous, les poins similaires et différents dans ces deux postes ? Quelle priorité envisagerez-vous de votre nouveau mandat ?
Quand j'étais directrice du Département de la coopération internationale, avec mes collègues, j'ai bien coordonné les activités de coopération internationale, mobilisé les aides accordées par les partenaires internationaux au service des objectifs prioritaires du secteur vietnamien de la santé.
Durant mon mandat au ministère de la Santé, j'ai participé directement à de nombreuses activités professionnelles dont la prévention des maladies, l'une des points forts du secteur de la santé du Vietnam.
Je peux affirmer que ces expériences m'ont beacoup aidées à bien assumer mon poste actuel : directrice du Programme de contrôle des maladies de l'OMS. Je dirige les assistances techniques dans les domaines susmentionnés à 37 pays et territoires dans la région, en élaborant des plans d'action, des cadres stratégiques pour la prévention des maladies et la gestion des maladies non transmissibles, de la santé mentale dans la région.
Quelles sont vos impressions en travaillant dans un environnement de travail multinational ?
Ces six dernières mois, je me suis habituée pas à pas à un environnement de travail international qui me demande un vrai professionnel. J'ai pu montrer mes compétences en matière de management et professionnelle et m'affirmer dans mon nouveau poste. Je suis appréciée du directeur régional, Dr Takeshi Kasai et ses collègues de l'OMS. C'est une grande motivation qui me pousse à consentir de gros efforts pour accomplir les tâches assignées, contribuant aux soins et à la protection de la santé de 1,9 milliard de personnes dans la région du Pacifique occidental, y compris le Vietnam.
Sur ce nouveau poste actuel, quelles sont vos prévisions en ce qui concerne les aides en faveur du secteur de la santé vietnamienne ?
Du fait que je suis responsable des secteurs importants, j'aurai l'occasion certainement de contribuer moi-même aux soins, à la protection de la santé des populations de la région du Pacifique occidental dont le Vietnam fait partie.
En plus de recevoir des soutiens techniques de l'OMS et d'autres pays, le Vietnam peut partager ses expériences et ses points forts avec d'autres pays de la région, contribuant ainsi à la connaissance médicale au niveau régional et international, tout en améliorant le rôle et la position du secteur de la santé du Vietnam sur la scène internationale.
J'espère également que le secteur de la santé du Vietnam exerce de bonnes orientations dans le temps à venir. Le pays doit tirer des expériences et des leçons réussies d'autres pays pour établir un secteur de la santé équitable et efficace pour mieux s’intégrer au monde. Ce secteur doit répondre aux besoins de soins et de protection de la santé des habitants dans le nouveau contexte.
L'OMS est toujours prête à accompagner et à soutenir le Vietnam dans ce processus. J'espère également qu'à l'avenir, il y aura davantage de Vietnamiens, en particulier, des jeunes brillants travaillant à l'OMS et à d'autres organisations internationales.
Quel est votre souvenir le plus mémorable durant les 25 ans de travail au ministère de la Sante et plus de 11 ans en tant que directrice de la Coopération internationale ?
J’ai beacoup de souvenirs inoubliables. Celui le plus mémorable pour moi, c’était ma participation à la prévention du SRAS en 2003 et c'était fier que le Vietnam soit devenu le premier pays du monde reconnu par l'OMS à maîtriser cette épidémie avec succès.
Encore un autre très mémorable : le Vietnam a organisé avec succès une série d'événements internationaux importants sur la santé. Il faut citer la 63e session de l'OMS du Pacifique occidental tenue au Vietnam pour la première fois en 2012, la réunion des ministres de la Santé de l'ASEAN en 2014, la réunion des hauts fonctionnaires de l'ASEAN sur le développement de la santé en 2015 et la conférence des ministres de la Santé et des Économies de l'APEC en 2017.
Ce sont des événements médicaux internationaux organisés par le Vietnam qui m'ont aidés à accumuler des expériences précieuses à la fois en gestion et en professionnelle, ce qui m'a donné également la confiance pour travailler dans un environnement international actuel.