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Siège de la Banque d'État du Vietnam à Hanoï. |
Photo : BEV/CVN |
Le Département au Trésor américain a publié le 16 décembre un rapport sur les politiques macro-économiques et de change des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, le Vietnam et la Suisse étant pour la première fois répertoriés comme manipulateurs de devises.
Il a donné la décision sur la base de trois critères : un excédent commercial bilatéral avec les États-Unis d'au moins 20 milliards d'USD ; un excédent matériel du compte courant équivalent à au moins 2% du PIB; et une intervention persistante et unilatérale sur le marché des changes, comme le montrent les achats nets de devises étrangères effectués pendant au moins six mois sur 12, ces achats nets totalisant au moins 2% du PIB sur une période de 12 mois.
Les experts estiment que l’accusation de manipulation monétaire faite par le Département au Trésor américain à l’encontre du Vietnam est basée sur les normes de l'État américain, sans considération appropriée ni recommandations d'organisations internationales au Vietnam.
Cette accusation est subjective et unilatérale. Cela n'est pas multidimensionnel et ne prend pas en compte les caractéristiques de l’économie vietnamienne, ont dit le Dr Cân Van Luc et le groupe d’experts de l’Institut de formation et de recherche de BIDV, ajoutant qu’avec une économie en croissance rapide et très ouverte, il est nécessaire de disposer d'outils (conformes aux pratiques internationales) pour un développement économique durable, sûr et résilient aux chocs de l'extérieur.
Le Dr Truong Van Phuoc a déclaré qu'il y avait de nombreux points à clarifier concernant ces trois critères des États-Unis.
L’excédent commercial bilatéral avec les États-Unis est important en raison de la structure de la balance commerciale du Vietnam. Les échanges commerciaux depuis plus de 30 ans ont reflété la transition de l'économie vers une économie de marché, caractérisée par des coûts de main-d'œuvre bon marché, à forte intensité de main-d'œuvre, l’accueil des investissements étrangers, conduisant à des prix à l'exportation très bas, a-t-il indiqué.
Il a également donné d’autres facteurs concernant la balance courante et l’intervention sur le marché des changes pour prouver que le Vietnam ne manipule pas sa monnaie.
Un avis est partagé par le Dr Cân Van Luc, soulignant que la Banque d'État du Vietnam a acheté des devises étrangères pour l’intervention pour assurer le bon fonctionnement du marché des devises dans le contexte d'une offre abondante de devises étrangères, contribuant à la stabilité macroéconomique et à l'augmentation des réserves de change par rapport à d'autres pays de la région pour renforcer la sécurité financière, la monnaie nationale, plutôt que de créer un avantage commercial.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), les réserves de change du Vietnam à la fin de 2019 n'équivalaient qu'à 3,5 mois d'importations. C'est beaucoup moins que 5 mois d'importations de Singapour, 8 mois des Philippines et de la République de Corée, ou 9 mois de la Thaïlande et 14 mois de la Chine.
Par conséquent, le Dr Cân Van Luc a déclaré que le Vietnam ne préconisait jamais la dévaluation de la monnaie pour créer des avantages pour les exportations, mais que l'excédent commercial avec les États-Unis est essentiellement dû à la structure commerciale.
La BEV a également affirmé que la politique monétaire du Vietnam visait à contrôler l’inflation, à stabiliser la macro-économie et non à en tirer un avantage commercial indu. Les experts ont souligné la nécessité d’une étroite collaboration entre les deux parties pour régler des questions, en vue d’une balance commerciale plus équilibrée.
La BEV a confirmé sa coopération avec les ministères et secteurs concernés pour régler des questions mentionnées par les États-Unis dans un esprit constructif pour dégager des obstacles dans les relations économiques et commerciales bilatérales d'une manière durable et harmonise pour les intérêts des deux parties.
Dans le même temps, la BEV continue d'administrer la politique monétaire pour contrôler l'inflation, stabiliser la macro-économie, soutenir la croissance économique de manière raisonnable et gérer les taux de change de manière flexible, conformément aux équilibres macroéconomiques, à l'évolution du marché et aux objectifs de la politique monétaire. Cela ne vise pas à créer un avantage concurrentiel injuste dans le commerce international.
Lors de la réunion de l'après-midi du 18 décembre sur le projet de Résolution 01 du gouvernement, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a accepté de confier des tâches aux ministères et agences pour continuer à travailler en étroite collaboration avec les partenaires américains pour maintenir l'élan d'une coopération bilatérale en développement vigoureux dans les temps à venir, au bénéfice des habitants et des entreprises des deux pays.
VNA/CVN