Accident de train en Grèce
La polémique enfle, Athènes plaide l'erreur humaine

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a imputé mercredi 1er mars la catastrophe ferroviaire qui a fait 38 morts la veille à une "tragique erreur humaine", au moment où la polémique enflait dans le pays sur l'état du réseau que beaucoup jugent vétuste.

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Des équipes de secours sur les lieux de la collision entre deux trains près de Larissa, le 1er mars en Grèce.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Tout montre que le drame est dû, malheureusement, principalement à une tragique erreur humaine", a dit le chef du gouvernement, qui s'est rendu sur les lieux et a décrété un deuil national de trois jours.

Plus tôt le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, avait annoncé présenter sa démission après cet accident entre un train de passagers avec 342 passagers et dix employés des chemins de fer à bord, qui reliait Athènes à Thessalonique dans le Nord du pays, et un convoi de marchandises.

Ils se sont heurtés frontalement alors qu'ils se trouvaient pour une raison indéterminée sur la même voie depuis plusieurs kilomètres, faisant 38 morts et plusieurs dizaines de blessés selon un dernier bilan.

Le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche de l'accident en Grèce centrale, a été arrêté dans la journée, selon une source judiciaire et il est poursuivi pour "homicides par négligence" et pour avoir été à l'origine de "blessures corporelles".

Des jeunes

La plupart des victimes sont "des jeunes", a souligné M. Mitsotakis alors que de nombreux étudiants rentraient à Thessalonique après un week-end prolongé, lundi 27 février étant férié en Grèce. Racontant avoir rencontré des proches de victimes lors d'une visite sur les lieux puis à l'hôpital de Larissa, Kyriakos Mitsotakis a indiqué : "Ils m'ont demandé +pourquoi+''.

"Nous leur devons une réponse honnête", a-t-il ajouté lors d'une brève intervention télévisée enregistrée. Sous la violence du choc survenu peu avant minuit (22h00 GMT) dans la vallée de Tempé, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.

Aucun système de sécurité

Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. "Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté sur la chaîne de télévision Ert.

Auparavant, il avait également assuré qu'"aucun système de sécurité, télécommande et feu de circulation ne fonctionnait". Contacté par l'AFP, le groupe public italien Ferrovie dello Stato (FS), qui contrôle la société des chemins de fer Hellenic Train, privatisée en 2017, n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Des étudiants participent à une veillée à la mémoire des victimes de la collision entre deux trains près de Larissa, le 28 février en Grèce.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des images montraient des wagons calcinés dans un enchevêtrement de pièces métalliques et de fenêtres brisées. D'autres wagons, moins endommagés, gisaient sur le côté tandis que des secouristes utilisaient des échelles pour tenter de dégager des survivants et deux grues géantes pour transporter des morceaux des carcasses des trains. La collision s'est produite à la sortie d'un petit tunnel au-dessus duquel passe une autoroute reliant Athènes à Thessalonique.

"Train de la terreur"

"Le travail des pompiers et des sauveteurs est très difficile, ils sont en train de rechercher (...) les corps calcinés", a quant à lui expliqué Konstantinos Giannakopoulos, le président de l'union des médecins de Larissa, sur la chaîne de télévision publique ERT.

"C'était le train de la terreur", a déclaré aux journalistes Pavlos Aslanidis, dont le fils est porté disparu ainsi qu'un de ses amis. À Larissa, où des blessés ont été transportés, le maire, Apostolos Kalogiannis a parlé de "flots d'ambulances amenant des brûlés, des amputés, tout ce qu'on peut imaginer".

"Nous avons ressenti la collision comme un grand tremblement de terre", a témoigné un passager, Angelos, 22 ans, sur les lieux de l'accident. "Heureusement, nous étions dans l'avant-dernière voiture et nous en sommes sortis vivants. Il y a eu un incendie dans les premières voitures et la panique s'en est suivie. C'est un cauchemar que j'ai vécu (...) Je tremble encore", a-t-il poursuivi. Quelque 500 personnes participaient mercredi 1er mars aux secours, a précisé le porte-parole du gouvernement.

AFP/VNA/CVN



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