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Vue aérienne de l'observatoire Vera C. Rubin sur le Cerro Pachon, dans la région de Coquimbo, au Chili, le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De la taille d'une petite voiture et d'un poids de 2,8 tonnes, le dispositif sera installé sur un télescope en construction et permettra de scruter le ciel comme jamais auparavant, expliquent à l'AFP les responsables du projet financé par les États-Unis.
D'un coût d'environ 800 millions d'USD, la caméra géante commencera à réaliser ses premières images au cours du premier semestre 2025. Tous les trois jours, elle balayera le ciel, répétant le mouvement à l'infini.
Nous passerons de "l'étude d'une étoile et de toute la physique approfondie de cette étoile à l'étude de milliards d'étoiles à la fois", se réjouit Bruno Dias, président de la Société chilienne d'astronomie (Sochias).
"Ce sera un changement de paradigme en astronomie", assure de son côté Stuartt Corder, directeur adjoint de NoirLab, le centre de recherche américain qui gère l'observatoire situé à plus de 2.500 mètres d'altitude, à Cerro Pachon, à 560 km au nord de la capitale Santiago.
Avec ce projet, le Chili consolide sa position en matière d'observation astronomique, avec un tiers des télescopes les plus puissants de la planète installés sur son territoire, selon les données de la Société chilienne d'astronomie.
La caméra LSST (Space-Time Research as a Legacy for Posterity) devrait disposer dans dix ans de données sur vingt millions de galaxies, 17 milliards d'étoiles et six millions d'objets spatiaux.
Les scientifiques disposeront d'un catalogue renouvelé d'images du système solaire, pourront cartographier la Voie lactée et progresser sur l'étude de l'énergie et de la matière noire.
Trois cent télés pour une image
Le dispositif sera doté d'un capteur numérique de 3.200 mégapixels et pour voir une de ses images il faudra plus de 300 téléviseurs haute définition de taille moyenne combinés.
Fabriqué en Californie, le dispositif triplera la capacité de la caméra la plus puissante existant actuellement, l'Hyper Suprime-Cam japonais de 870 mégapixels. Il sera en outre six fois plus puissant que l'actuelle caméra la plus puissante de NoirLab.
L'observatoire Vera C. Rubin, situé sur le Cerro Pachon, dans la région de Coquimbo, au Chili, le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le télescope qui l'intégrera possède un miroir de 8,4 mètres de diamètre. Il est loin le télescope de 40 cm arrivé au Chili il y a plus de 60 ans, lorsque le premier observatoire international du pays a été installé sur le Cerro Tololo dans les années 1960.
"Ce télescope est arrivé ici à dos de mulet, car il n'y avait pas de route", explique Stephen Heathcote, directeur de l'observatoire de Cerro Tololo, situé à une vingtaine de kilomètres de Cerro Pachon.
La capitale de l'astronomie
L'observatoire Vera C. Rubin, du nom de l'astronome américaine qui a découvert la matière noire et qui accueillera la caméra géante fait partie des grands centres d'astronomie du Chili.
Les conditions naturelles des zones de désert du nord du pays, situées entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes, génèrent le ciel le plus pur de la planète, grâce à une faible couverture nuageuse et à un climat sec.
Le Chili abrite les télescopes de plus de trente pays, dont certains des instruments astronomiques les plus puissants au monde, comme le télescope spatial ALMA ou l'Extremely Large Telescope, le plus puissant instrument optique jamais construit, qui observera à partir de 2027 des distances encore jamais atteintes.
Bien que d'autres pays comme les États-Unis, l'Australie, la Chine et l'Espagne aient également installé de puissants équipements d'observation, "le Chili est imbattable" dans le domaine de l'astronomie, affirme le président de la Société chilienne d'astronomie.
AFP/VNA/CVN