>>Les saveurs de la gastronomie des H’Mông
>>L’élégance des costumes traditionnels des femmes H’mông
Lors de la cérémonie de remise du certificat reconnaissant la passementerie traditionnelle des H'mông fleuris comme patrimoine culturel immatériel national. |
Pour les H’mông, les vêtements ne servent pas seulement à couvrir le corps, mais aussi à satisfaire un besoin esthétique et spirituel. Leurs produits textiles artisanaux sont connus pour la finesse des motifs décoratifs, estime Nguyên Thi Mai Hoa, chercheuse en mode chez les minorités ethniques.
"Habits, ceintures, foulards, jambières… presque tous les produits vestimentaires H’mông utilisent des techniques de broderie, de collage de tissus de couleurs différentes et d’impression à la cire d’abeille. Les formes récurrentes des motifs décoratifs sont la croix, le T horizontal, le losange et le triangle. Les motifs, aussi diversifiés qu’originaux, distinguent les femmes Mong des autres", explique-t-elle.
Et de tous les H’mông, les H’mông fleuris, qui doivent leur appellation à l’aspect multicolore de leurs habits, sont les plus ingénieux en termes de création vestimentaire.
C’est par l’habit qu’elle porte que s’exprime l’habileté d’une femme H’mông fleurie, étant donné que traditionnellement les femmes de cette communauté confectionnent elles-mêmes leurs vêtements. Ceux-ci tapent à l’œil par leur association de couleurs chaudes, à dominante rouge. Sur un même habit, coexistent des collages de tissus, des broderies et des traces de cire d’abeille résultant d’une technique d’impression originale. Les motifs décoratifs représentent des formes géométriques, des humains, des fleurs… dont les couleurs, habilement mixées, témoignent d’un sens esthétique élevé.
Le 3 mars 2018, le district de Muong Chà, dans la province de Diên Biên, qui abrite une importante communauté H’mông fleurie, a reçu le certificat inscrivant leur passementerie traditionnelle au patrimoine culturel immatériel national. Un grand honneur, comme a tenu à le souligner Chang A Lu, vice-président du comité populaire du district.
"Il s’agit d’un événement politico-culturel majeur pour notre localité. Nous sommes très enthousiastes et nous souhaitons que le Parti et l’Etat continuent à nous aider à préserver et à valoriser notre identité culturelle", a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, en plus de confectionner leurs habits, les femmes H’mông créent aussi des tableaux à partir de brocatelles, des foulards, des sacs à la mode, mais aussi des étuis à téléphone portable. Les métiers à tisser traditionnel qu’elles conservent dans leurs maisons en font des destinations attrayantes pour les touristes.