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La "pagode aux singes" est située au pied du mont Ky Vân. |
Située sur la côte de la Mer Orientale, dans le territoire de la province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud), la "pagode aux singes" est devenue ces dernières années une destination de prédilection pour les amoureux de la nature. Comme son nom l’indique, cet endroit de méditation bouddhique doit sa particularité à la présence quotidienne de plusieurs centaines de macaques.
Tous les jours, à l’aube, retentissent les sons de la cloche de la pagode. Depuis une dizaine d’années, ce refrain dorénavant connu est devenu synonyme de repas pour ces petits compagnons vivant dans les forêts profondes qui affluent en nombre sur le lieu sacré. Comme chez eux, ceux-ci flânent, courent, sautent un peu partout, dans les jardins ainsi que dans la cour de la pagode.
"Ces petites bêtes sauvages trouvent ici un espace paisible où elles peuvent vivre en toute quiétude elles confie le bonze supérieur de la pagode, Thich Thê Tâm. Et de poursuivre: "Dès la tombée de la nuit, les singes repartent tous, les uns après les autres, dormir dans leur habitat naturel".
Une pagode pas comme les autres
Située dans le bourg de Phuoc Hai, district de Dât Do, cette pagode insolite, adossée au mont Ky Vân, fait partie d’une chaîne de montagnes s’étirant le long de la côte, de la commune de Long Hai au Parc national de Binh Châu - Phuoc Buu. "La pagode aux singes" est en effet le surnom donné affectueusement par la population locale à cet Institut bouddhique de Truc Lâm Chân Nguyên.
Selon le bonze Thich Thê Tâm, la forêt de la commune de Phuoc Hai était autrefois une région plutôt sombre et obscure. Elle était habitée par de nombreux animaux sauvages comme singes, putois, panthères, chats-tigres et autres cobras. Le bonze croit que les destins des macaques et de la pagode sont liés. Et de raconter cette histoire qui s’est produite il y a dix ans.
Un macaque de la "pagode aux singes" |
Une matinée froide d’hiver, alors que la pagode se trouve encore noyée dans la brume, le bonze supérieur se rend dans le potager afin d’y faire du jardinage. Trouvant par hasard, à la lisière de la forêt, un petit singe blessé aux pattes, il décide de l’amener à la pagode pour le soigner. Il couvre ses blessures de plantes médicinales et prend soin de lui pendant une semaine. Une fois guéri, le singe repart dans la forêt.
Mais depuis ce jour-là, le petit animal retourne tous les matins à la pagode, amenant avec lui à chaque fois de plus en plus de compagnons. Les petits squatteurs cherchent de la nourriture, courent dans les jardins et s’amusent tout autour de la pagode. Au fur et à mesure que le temps passe, s’est liée une réelle complicité entre homme et animal, à tel point que les singes y viennent de plus en plus nombreux, parfois plus d’une centaine.
Faune, flore et spiritualité
De nature plutôt espiègles, ces singes sont cependant "par chance, certes malicieux, mais complètement non violents et ne ravagent rien du tout", observe Viên, petit bonze. Pour pouvoir les distinguer les uns des autres, le bonze supérieur a ainsi pris l’initiative de nommer certains d’entre eux, notamment les "chefs de bande". Les noms donnés sont généralement simples, doux et agréables à l’oreille: Tâm (cœur), An (quiétude), Binh (paix), Thanh (sérénité), Lac (jouissance)...
"C’est vraiment extraordinaire de constater que les singes comprennent le langage humain et reconnaissent leur nom quand ils sont appelés", partage le bonze Thich Thê Tâm. Pour lui, la présence des singes semble être désormais une chose indissociable de la pagode. La particularité de cette dernière fait parler d’elle et sa réputation résonne bien au-delà du district. La fameuse "dernière aux singes" devient une adresse de plus en plus prisée. On compte parfois plusieurs centaines de visiteurs par jour qui viennent de partout, même de provinces lointaines.
"Dans ce lieu sacré, outre la visite de la pagode, la contemplation des paysages naturels de toute beauté et la jouissance de l’air pur, on peut s’amuser avec les singes et leur donner à manger. Et quelle joie de pouvoir leur donner une poignée de main", partage un visiteur, le sourire aux lèvres.
Il semble que ces primates malicieux sont bien conscients de la sécurité et de l’amitié que les hommes leur réservent. C’est ici pour eux une "Terre sainte", semble-t-il!