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Un troupeau de moutons dans les Alpes du Sud néo-zélandaises, en avril 2017. |
La Première ministre Jacinda Ardern a déclaré que la législation permettrait à la Nouvelle-Zélande de contribuer à l'objectif planétaire moyen de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux précédant la révolution industrielle.
"Le gouvernement prend aujourd'hui des mesures historiques sur le changement climatique, le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale et à la Nouvelle-Zélande", a-t-elle dit. Ignorer la question relèverait de la "négligence" et représenterait un fardeau pour les générations futures.
Néanmoins, le projet de la cheffe de gouvernement de centre-gauche ne dit pas explicitement comment l'économie parviendrait à la neutralité carbone d'ici 2050, déclenchant les foudres des écologistes.
Le texte prévoit la création d'une Commission sur le changement climatique qui doit aider la Nouvelle-Zélande à atteindre son but en élaborant des "budgets d'émissions" quinquennaux.
Le secteur agricole, l'une des plus grosses sources de revenus à l'exportation, a obtenu d'importantes concessions. Le méthane biologique produit par le bétail, qui représente un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre de la Nouvelle-Zélande, n'est pas concerné par l'objectif ambitieux déterminé en matière de dioxyde de carbone, soit zéro émissions nettes en 2050.
Le projet de loi, qui doit passer la rampe du Parlement d'ici la fin de l'année, prévoit de réduire de 10% la production de méthane d'ici 2024.
"L'agriculture est incroyablement importante pour la Nouvelle-Zélande, mais elle doit aussi contribuer à la solution", a dit le ministre du Changement climatique James Shaw. "C'est pourquoi nous avons tenu compte des données scientifiques tout en écoutant l'industrie et déterminé un objectif spécifique pour le méthane biogénique".
La fédération des agriculteurs a cependant critiqué cette limite, accusant le gouvernement d'avoir renoncé au "pastoralisme". "Soyons clairs, la seule façon d'atteindre des objectifs de ce niveau c'est de réduire la production, il n'existe pas de technologies magiques", a déclaré son vice-président Andrew Hoggard. "À l'heure qu'il est, nous n'avons aucune idée de comment atteindre ces réductions sans abattre un nombre significatif de têtes de bétail".
Le gouvernement a affirmé que la législation serait "contraignante" mais Greenpeace New Zeland a affirmé qu'elle ne spécifiait pas comment les objectifs seraient atteints, ce qui la rend "inopérante".
"On a une législation ambitieuse à laquelle on a ensuite arraché les dents", a dit le directeur général de l'ONG Russel Norman. "Ça aboie, mais ça ne mord pas".
AFP/VNA/CVN