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La plupart des naturalisés sont originaires de l’Afrique. |
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN |
La naturalisation n’est pourtant pas un phénomène nouveau en soi, et la pratique remontre depuis quelques temps. En 2008 déjà, la V-League comptait pour la première fois des joueurs naturalisés qui, par la suite, avaient intégré la sélection nationale. À titre d’exemple, le gardien de but brésilien Fabio dos Santos du FC Long An avait obtenu la nationalité vietnamienne à cette période et avait changé son nom en Phan Van Santos.
Selon les statistiques, depuis 2008 jusqu’à aujourd’hui, le pays compte près de 30 footballeurs naturalisés jouant en V-League. Avec un physique plus imposant et mieux armés techniquement que leurs coéquipiers vietnamiens, ils ne trouvent aucune peine à s’affirmer rapidement sous leurs nouvelles couleurs et contribuent grandement aux succès des clubs, à l’image des FC Hanoi T & T, Dông Tâm Long An et Hoàng Anh Gia Lai.
Un nouveau souffle pour le foot national
Phan Van Santos, Dinh Hoàng Max, Dinh Hoàng La et Huynh Kesley Alves, autant de joueurs qui ont pris part à quelques matches amicaux, et qui ont pu apporter avec eux un nouveau souffle au football vietnamien. Malheureusement, ce n’était que de courte durée. Peu de temps après, les responsables de la fédération avaient décidé de retirer la possibilité de titulariser les footballeurs naturalisés, sans aucune explication.
Il serait dommage de ne pas pouvoir profiter du talent des joueurs étrangers. |
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN |
D’après l’entraîneur Vuong Tiên Dung, des voix s’étaient exprimées pour mettre un terme à la sélection des joueurs étrangers, qui selon elles, nuiraient au temps de jeu des joueurs vietnamiens. Ces derniers auraient eu de moins en moins d’occasions pour s’affirmer sur le terrain, et l’écart de niveau sur le plan technique entre eux ne cessait de se creuser. Sur ce dernier argument, l’entraîneur se montre en revanche plus sceptique.
«On ne peut pas dire que la venue de quelques joueurs étrangers ayant obtenu la nationalité vietnamienne fasse régresser le niveau de leurs coéquipiers vietnamiens, argumente-t-il. S’ils ont du talent, ils doivent faire leurs preuves en toutes circonstances. La présence d’étrangers crée en fait un bon environnement concurrentiel entre eux».
Feu vert de la Fédération vietnamienne de football
Étant un ancien footballeur du FC Thê Công, M. Dung dit bien comprendre le sens de «la fierté du peuple», mais il préfère y apporter une certaine nuance. «Je suis pour le fait de limiter le nombre de joueurs étrangers naturalisés dans la sélection nationale pour éviter de diluer l’identité du Onze national, admet-il. Cependant, si on regarde sous un autre angle, si l’habileté, la résistante et la ténacité d’un ou deux joueurs étrangers permettent au Onze national de devenir une sélection puissante, pourquoi nous ne pourrions pas les convoquer ?»
Plusieurs pays en Asie comme Singapour, les Philippines, le Timor-Leste, l’Indonésie et la Thaïlande n’hésitent pas à casser leur tirelire pour s’attirer les faveurs de joueurs étrangers de talent venus d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique.
En vue des championnats d’Asie du Sud-Est 2016 (AFF Cup) et les 29es Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est qui se disputeront en Malaisie en 2017, l’appel semble avoir été entendu. La Fédération vietnamienne de football a donné le feu vert à la convocation de joueurs naturalisés vietnamiens. Même si la liste n’est pas encore officielle, l’entraîneur national Nguyên Huu Thang estime que la sélection de trois footballeurs naturalités resterait des plus raisonnables. Il est convaincu que le Onze national gagnerait en puissance, avec l’arrivée notamment de Hoàng Vu Samson.
L’attaquant du FC Hanoi T & T, originaire du Nigeria, a réalisé l’exploit cette année de devenir fin avril le meilleur buteur de toute l’histoire de la V-League, avec 114 buts affichés au compteur. Une performance qui lui a permis de dépasser d’une tête le record de 112 buts détenu par Lê Công Vinh. Des crampons en or dont il serait injuste de pouvoir s’en passer.