>>Facebook : l'association Libra officiellement mise sur pied à Genève
Le logo du réseau social Facebook. |
Ce rapport, élaboré sous la houlette du membre du directoire de la Banque centrale européenne, Benoît Coeuré, ne cite à aucun moment la Libra que le réseau social veut lancer en 2020.
Mais il avait été commandé en juillet lors du G7 Finances précédent en France, peu après l'annonce du projet de Facebook. Les ministres avaient alors tiré la sonnette d'alarme sur les risques potentiels de ces monnaies numériques tels que l'évasion fiscale ou le financement du terrorisme.
"Pour les développeurs de monnaie stable", c'est-à-dire adossée à un panier de devises telles que le dollar ou l'euro pour garantir une stabilité, "une base juridique solide dans toutes les juridictions concernées (...) est une condition préalable absolue", écrivent les auteurs du rapport.
Par ailleurs, ils encouragent les banques centrales et les ministères notamment "à élaborer des feuilles de route pour améliorer l'efficacité et réduire le coût des paiements et des services financiers". Car comme "dans l'ensemble, les paiements transfrontaliers restent lents, coûteux et opaques, en particulier pour les paiements de détail tels que les transferts de fonds", notent-ils.
En outre, 1,7 milliard de personnes dans le monde ont peu ou n'ont pas accès à des services financiers, ce qui explique l'émergence de monnaies numériques.
La monnaie numérique doit ainsi offrir un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels pas toujours efficients. Mais bon nombre de régulateurs et de gouvernements pointent depuis des mois de nombreux risques notamment la mauvaise réputation du groupe américain en matière de confidentialité et de protection des données personnelles.
La taille de Facebook, premier réseau social du monde avec 2,7 milliards d'utilisateurs (en comptant Instagram, WhatsApp, Messenger...), implique aussi que la nouvelle monnaie pourrait perturber le système financier mondial et rendre la tâche plus difficile aux banques centrales, a récemment observé le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell.
Outre les risques d'évasion fiscale et de financement du terrorisme, il y a un "risque systémique", estime aussi le rapport remis au G7.
Les États et banques centrales redoutent aussi de perdre leurs souverainetés : ils sont pour le moment les seuls à avoir le droit de battre monnaie.
AFP/VNA/CVN