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Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh (droite), et son homologue française Florence Parly lors d'une cérémonie sur une base aérienne à Ambala (Inde), le 10 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une visite à la fois diplomatique, stratégique et commerciale, avec pour point d'orgue la cérémonie de remise de cinq avions de chasse Rafale, livrés au début de l'été dans le cadre d'une commande de 36 appareils.
"Aujourd'hui nous écrivons un nouveau chapitre des relations de défense entre l'Inde et la France", qui partagent "une amitié solide et durable", a souligné Florence Parly sur la base aérienne d'Ambala (extrême-Nord), où la ministre a assisté à une démonstration de l'avion de combat français piloté par un aviateur indien.
Cette troisième visite de Mme Parly en Inde, qui doit intégrer le Conseil de sécurité de l'ONU en 2021, "reflète la force du partenariat de défense France - Inde. L'arrivée des Rafale dans l'armée de l'air indienne est un moment très important pour l'Inde", avait plus tôt tweeté le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh.
Le géant d'Asie du Sud est premier client de la France depuis dix ans avec plus de 13 milliards d'euros de commandes.
"Les Rafales changent la donne pour la sécurité nationale indienne", a déclaré M. Singh dans son discours. Ils ont "la preuve de l'engagement du gouvernement à protéger nos frontières et maintenir la paix dans la région".
Côté français, l'enjeu est essentiellement industriel et commercial. Mme Parly a rencontré son homologue indien, mais aussi le puissant et controversé Ajit Doval, conseiller à la sécurité nationale pour parler contrats d'armement et autonomie stratégique indienne.
Modernisation de l'arsenal indien
Les pompiers utilisent leurs canons à eau pour marquer l'intégration d'un chasseur Rafale dans l'aviation indienne sur une base aérienne à Ambala (Inde), le 10 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Florence Parly, "extrêmement mobilisée sur le front des exportations" selon son entourage, s'est déplacée avec tous les membres du groupement d'intérêt économique Rafale, dont Dassault, Safran, MBDA et Thalès.
Car l'Inde est engagée dans un vaste plan de modernisation de ses équipements militaires - certains remontent à l'époque soviétique - à hauteur de 130 milliards d'USD. Elle a besoin d'avions, mais aussi de sous-marins, de navires de combat, d'armes, de drones, de cyberdéfense... Elle a acheté des hélicoptères aux États-Unis, des fusils à Israël et le système de défense antiaérienne russe S-400.
Pour les Rafale, les Français candidatent en Suisse et en Finlande, et discutent avec les Croates et les Grecs. Paris a en effet cruellement besoin d'exportations dynamiques pour conserver la viabilité de son industrie de défense.
Mais la France entend bien s'inscrire dans le projet indien et y signer d'autres contrats associés au "Make in India" cher à Narendra Modi, même si aucune annonce ne devrait sortir de ce voyage. Dassault espère ainsi remporter de futurs appels d'offres pour 110 Rafale pour l'aviation indienne et 57 pour la marine.
Des perspectives d'autant plus importantes que le calendrier du Rafale comporte un trou inquiétant entre 2024 et 2027. "La ministre se déplace aussi pour assurer le maintien de l'outil de production national en matière de défense" et éviter l'arrêt des chaînes de montage, selon son cabinet.