La «maison» des animaux sauvages à Kiên Giang

À 13 km du bourg Hon Dât (Kiên Giang), le centre de secours pour les animaux sauvages de Hon Me, créé en juillet dernier, a pour mission de sauver des animaux, puis de les relâcher dans la nature.

Le Centre de secours pour les animaux sauvages de Hon Me compte actuellement 20 ours


Derrière la porte du centre, se trouve à gauche la zone pour les gibbons à joues jaunes (Nomascus gabriellae), d’autre variétés de singes, puis celles pour les pythons, loris, pangolins… Après, c’est la «maison» des ours, d’une superficie de 2.400 m². Là, ils ont leurs propres jouets, ballons, tonneaux, au milieu d’arbres et d’étangs pour se laver.
Sur la colline, trône une maison blanche semblable à un hôpital, avec des chambres de soin, équipées de matériel moderne.
Le plus impressionnant ici, ce sont les maisons sous des manguiers de plus de 30 ans. Le vétérinaire Duong Duy Cuong déclare qu’auparavant, ce lieu servait à la culture du manguier avant d’être offert pour ce centre. Lors de sa création, l’organisation WAR (Wildlife At Risk) a conservé ces arbres.
La zone des ours est semi-naturelle. Après leur rétablissement, les animaux sont restitués à la nature.

Le vétérinaire Duong Duy Cuong porte Bé Xù dans ses bras.

Dans la petite cage à côté de la salle de consultation, vit un douc langur appelé Bé Xù, petit comme un chat. Tous les matins, après son bain de soleil, il reçoit du lait et après ce repas, il fait la sieste. On s’occupe de lui comme un enfant de la famille. Néanmoins, on voit toujours de la tristesse dans ses yeux car la forêt lui manque. Bé Xù a six mois et vit au centre depuis quelques semaines. Un agriculteur l’a trouvé seul dans la forêt Kiên Luong (Kiên Giang) et l’a vendu pour 300.000 dôngs. Les forestiers l’ont découvert et le petit singe a ensuite été envoyé au centre de secours des animaux sauvages de Hon Me.
«Au début, il avait très peur et ne mangeait rien. Nous devions le porter dans nos bras comme un enfant. Heureusement, maintenant, il mange, boit et est amical avec l’homme. Quand il sera rétabli, nous le renverrons dans la forêt», explique le Duong Duy Cuong.
Des destins malheureux
Chaque animal au centre a son histoire. Au centre, il y a vingt ours et ce sont vingt histoires tristes.
Ici, il y a un ours qui s’appelle May Man (chance). Il a 40 ans. Il porte ce nom car une femme britannique a donné une petite somme pour que l’on s’occupe de lui. Il vient du centre de secours pour les animaux sauvages de Cu Chi (Hô Chi Minh-Ville). Il est aveugle. Chaque fois qu’on lui donne une banane, il la flaire longuement avant de la manger. Selon M. Cuong, May Man vivra ses derniers jours au centre car il ne peut plus vivre seul dans la nature.
Un autre ours, Sun Shine, a les postérieurs si petits qu’il rampe plus qu’il ne marche : depuis tout petit, il a vécu dans une petite cage et n’a pu grandir normalement. À côté de lui, il y a son ami Mù Lon (grand aveugle). Au début, il était très malade et a mis très longtemps pour guérir.
Dans ce centre, les ours peuvent jouer, manger et se baigner. Ils ont l’air heureux et peu de personnes pensent qu’ils sont dans une situation difficile.

Des macaques au centre de secours des animaux sauvages de Hon Me.


Retour dans la forêt

«Notre bonheur, c’est le moment où un animal peut retourner dans la forêt», insiste Lê Xuân Lâm, responsable du centre. Bien qu’ils soient sauvages, ils savent exprimer leurs sentiments après avoir été soignés par l’homme.
«Au début 2011, nous avons reçu un loris de Dông Nai, avec un œil gravement blessé. Après six mois de soins, il a guéri et pouvait retourner dans son milieu naturel. Nous l’avons amené dans le Parc national de Cat Tiên et l’avons mis sous un grand arbre. Il était heureux mais, avant de grimper, il s’est retourné et nous a regardé attentivement».

WAR Vietnam a pour mission de sauver les animaux sauvages capturés ou vendus illégalement pour les renvoyer dans leur milieu naturel. Cette organisation a ouvert des centres de secours pour les animaux sauvages à Cu Chi, un autre de sauvetage d’ours et de félidés dans la forêt nationale de Cat Tiên et un autre à Hon Me. Depuis sa création en 2003, elle a sauvé et restitué à la nature plus de 2.500 bêtes

Le moment où ce responsable a libéré un gibbon à joues jaunes dans le Parc national de Bi Dôp (Lâm Dông) a été très touchant. Ce gibbon, capturé à Duc Trong (Lâm Dông), a été sauvé par les forestiers. Au début, il avait très peur et sa santé n’était pas bonne. Après une année de soin, il a pu retrouver la vie sauvage. Il a grimpé dans un arbre en criant très fort. Beaucoup de singes lui ont répondu, alors «nous avons compris qu’il pouvait s’intégrer dans ce groupe», raconte M. Lâm.
Les tortues marines ont leur propre façon d’exprimer leurs sentiments. Au milieu de l’année 2000, le centre a reçu une tortue maritime sauvé par les forestiers. Trouvée dans un... restaurant de Hô Chi Minh-Ville, elle était gravement blessée. Après cinq mois de soins, elle a pu être relâchée au large de Binh Thuân. «Avant de partir, elle nous a regardé un long moment. Nous avons été très émus, avec l’impression curieuse d’avoir sauvé un homme».

Hà Minh/CVN

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