La magie du chiffre 3

Pour quelques pays asiatiques, dont le Vietnam et la Chine, le chiffre 3 est véritablement magique. Il représente la prédilection de l’esprit, de la logique et de l’action.

Le 3 est un chiffre sacré...
Le 3 est un chiffre sacré...

Chaque culture a des nombres qu’elle aime ou déteste, honore ou bannit. Le chiffre 13 tabou en Occident ne dit rien aux Vietnamiens de la vieille école. Dans l’ancienne Grèce, Pythagore voit que le nombre est le principe des choses, reconnaissant ainsi l’harmonie universelle en tous les domaines. Sa devise est "Tout est nombre". Un nombre entier est attribué à chaque chose.

Dans notre culture de l’Asie orientale, il semble que le nombre 3 jouisse de la prédilection de l’esprit, de la logique et de l’action. Peut-être parce qu’étant ni trop petit ni trop grand, il indique une moyenne acceptable, un équilibre réalisable. Ne traduit-il pas l’évolution de toutes chose : le commencement, le milieu et la fin. La sagesse populaire dit: "Qua tam ba bân" (Pas plus de trois, trois fois), conseillant de ne pas tenter une action plus de trois fois.

La vie spirituelle en Asie orientale est marquée par la coexistence et l’union des Trois Religions de même source (bouddhisme, confucianisme, taoïsme).

Un numéro spirituel

Le bouddhisme comporte de nombreuses triades. Dans les pagodes se présentent plusieurs groupes de trois Bouddhas : Triade des Bouddhas du Présent, du Passé et du Futur (Phât Tam Thê) ; A Di Dà (Amitabha) flanqué de deux bodhisattvas, Quan Thê Âm (Avalokitesvara) et Dai Thê Chi ; Thích Ca (Çakyamuni) entouré de deux bodhisattvas : Van Thù et Phô Hiên, etc. Les Trois Trésors bouddhiques (Tam bao) comprennent le Bouddha, sa loi et son clergé. Le Portique à trois entrées (Tam quan) mène à la pagode. Le Tripitakor (Triple corbeille) classe la vaste littérature bouddhique en trois catégories : les sutras (kinh) comprenant les sermons de Çakyamuni, le vinaya (luât) rassemblant les interdits, l’abhidharma (luân) expliquant la Doctrine, etc.

...et porteur de nombreux symboles.
Photo : CTV/CVN

Le confucianisme ne compte pas moins de triades. Les Trois principaux liens sociaux (Tam cuong) sont ceux liant le Roi et son sujet, le père et l’enfant, le mari et la femme. Les Trois Principes premiers (Tam Nguyên) désignent le Ciel, la Terre et l’Homme. La femme, durant toute sa vie, est soumise à Trois sujétions (Tam tòng) : comme fille à ses parents, comme épouse à son mari, comme veuve à ses enfants, etc.

Le Taoïsme s’amalgame avec les croyances populaires dans nombre de triades. La Triade suprême comprend le Souverain du Ciel (Empereur de Jade : Ngoc Hoàng), l’Étoile du Sud (Nam Tào) qui tient le Registre des Naissances humaines et l’Étoile du Nord (Bac Dâu) responsable du Registre des Décès. Le culte des Trois Palais (ou Trois Mondes, Tam phu), spécifiquement vietnamien, est dédié à trois Déesses Mères du Ciel, des Hautes Régions (et Forêts), des Eaux.

Dans les coutumes et croyances

Les coutumes et croyances populaires sont émaillées de triades. Le bonheur humain s’incarne dans trois personnages représentant les Trois Abondances (Tam da) : Bonheur (beaucoup d’enfants), Richesse (être mandarin) et Longévité. Les Trois Victimes (Tam Sinh) sacrifiées aux cérémonies sont le bœuf, le porc et la chèvre. Les Trois Besoins (désirs) ou Tam duc sont : dormir, manger et procréer. On croit que l’être humain a Trois Âmes (Tam hôn) : l’âme spirituelle, l’âme sensorielle et l’âme végétative. Les Trois Calamités (Tam tai) menacent l’homme : l’incendie, l’inondation et les voleurs.

Huu Ngoc/CVN
(1994)

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