>>Ryanair: escalade de la grève européenne avec les pilotes allemands et néerlandais
>>Ryanair: quatrième jour de grève des pilotes irlandais
Le directeur du marketing de Ryanair, Kenny Jacobs, lors d'une conférence de presse à Francfort le 8 août. |
"La grève peut avoir lieu", a annoncé le juge Theo Röell devant le tribunal d'Haarlem, près d'Amsterdam, où Ryanair avait introduit une procédure en référé afin d'empêcher les pilotes néerlandais de se joindre au mouvement. Le juge a estimé en substance que Ryanair n'avait pas de raison de s'en prendre singulièrement aux pilotes néerlandais.
Une grève de 24 heures aux Pays-Bas "coïncide avec les autres grèves en Europe qui auront un impact beaucoup plus important et contre lesquelles aucune action judiciaire n'a été prise", a-t-il expliqué. Le syndicat des pilotes de ligne néerlandais (VNV) avait annoncé mercredi son intention de rejoindre la grève des pilotes basés en Irlande, en Allemagne, en Suède et en Belgique, tous réclamants "une meilleure protection des droits des salariés".
Au total, plus de 55.000 passagers seront concernés, dont 42.000 pour l'Allemagne, selon la compagnie qui a promis aux voyageurs lésés un changement gratuit de réservation. Ryanair a précisé jeudi soir 9 août que 85% de leurs vols seront assurés. "Plus de 2.000 vols opéreront normalement, transportant près de 400.000 passagers à travers l'Europe", a indiqué la compagnie irlandaise sur Twitter. "La majorité des clients affectés ont déjà été assignés à un autre vol Ryanair", a-t-elle ajouté.
Aucun vol annulé aux Pays-Bas
La grève devrait voir l'annulation d'environ 400 vols, en pleine période de congés. Cependant, aucun vol au départ ou à destination des Pays-Bas ne sera affecté, a annoncé Ryanair en marge de la décision du tribunal.
"Il n'y aura aucune annulation à la suite de la grève inutile du syndicat des pilotes de ligne néerlandais aux Pays-Bas", a déclaré la compagnie dans un communiqué. "Ryanair respecte totalement le droit des pilotes néerlandais de faire grève mais demande que le VNV nous notifie sept jours à l'avance afin que nous puissions minimiser les perturbations pour nos clients." D'après la compagnie, "le VNV cherche délibérément à nuire aux intérêts des passagers" en annonçant leur intention de participer à la grève deux jours avant son commencement.
Un argument réfuté par le syndicat, bien qu'il soit désormais tenu de prévenir Ryanair 72 heures à l'avance en cas de grève. La décision du tribunal offre néanmoins "toutes les possiblités pour faire grève de manière efficace à l'avenir", a indiqué le VNV dans un communiqué. "Une interdiction n'est pas raisonnable", avait argumenté le syndicat, qui s'est dit "très heureux" de la décision prise par le juge. Jochem Croon, l'avocat de Ryanair, a quant à lui insisté sur l'intérêt des passagers impactés par la grève.
"Il ne s’agit pas ici de réfuter le droit de grève des pilotes. C’est un droit fondamental et Ryanair le reconnaît. Il s’agit de protéger les intérêts des vacanciers", a-t-il affirmé. Selon la télévision publique néerlandaise NOS, les avocats de Ryanair ont choisi d'introduire une procédure judiciaire aux Pays-Bas car "il y avait plus de chance de succès" que dans les autres pays concernés.
En août 2016, le tribunal d'Haarlem, qui a juridiction sur l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, avait interdit les grèves d'une partie du personnel au sol de la compagnie aérienne néerlandaise KLM, compte tenu de l'affluence en cette période de vacances. Les actions syndicales ne sont pas aussi courantes aux Pays-Bas que dans des pays voisins européens, "les juges n'hésitant parfois pas à interdire les grèves", selon NOS.
AFP/VNA/CVN