>>La Californie ravagée par des feux gigantesques
>>Un incendie en passe de devenir le plus vaste de l'histoire de la Californie
Jay Michael et sa compagne Gretchen se reposent à l'arrière de leur van, sur un parking de Clearlake Oaks, en Californie, le 7 août, après avoir évacué leur maison, menacée par les flammes. |
"C'est effrayant, c'est éprouvant", témoigne à l'AFP Jay Michael, allongé à l'arrière de son van aux côtés de sa compagne, Gretchen, après avoir été contraint d'évacuer son domicile.
"J'ai le sentiment que ma maison est toujours là, je le sens au fond de moi, mais... C'est tout ce que nous avons. Rien d'autre. Nous avons fini de payer cette maison. Nous n'avons pas de plan B, pas d'assurance", ajoute-t-il depuis un parking de la ville de Clearlake Oaks, dans le nord de la Californie. Le couple dit avoir déjà été évacué à huit reprises, dont trois fois cette année, depuis qu'il s'est installé dans la région.
Les conditions climatiques devraient rester favorables aux incendies au moins jusqu'à samedi soir, selon l'antenne de Sacramento des services météorologiques (NWS), avec des vents soufflant jusqu'à près de 60km/h sur les hauteurs et un mercure pouvant grimper jusqu'à 35 degrés Celsius dans les régions montagneuses et à 39 degrés dans les plaines. "La fumée et le brouillard vont continuer d'affecter le Nord de la Californie", a-t-elle précisé sur Twitter.
L'incendie "Mendocino Complex", le 8 août. |
Pour les quelque 14.000 pompiers mobilisés actuellement sur le front des incendies à travers toute la Californie, la météo peut radicalement changer la donne, comme ces dernières 24 heures sur le "Mendocino Complex", qui a battu lundi soir le record du plus destructeur de l'État en superficie.
"Le temps a été un facteur très important aujourd'hui et grâce aux vents d'altitude qui ont recouvert de fumée la zone du feu, cela a entraîné des températures plus basses que prévues", a expliqué Cal Fire, service des pompiers de Californie, dans un communiqué mardi soir 7 août.
"Cette baisse de la température a permis aux équipes de poursuivre leur oeuvre précieuse pour contenir le périmètre du feu et ralentir sa propagation", a précisé l'organisme, prévoyant que les 4.000 pompiers luttant contre cet incendie continuent de "tirer avantage" de ces conditions dans la nuit de mardi 7 à mercredi 8 août.
Selon le bilan à 14h00 GMT mercredi 8 août, le "Mendocino Complex" a détruit plus de 121.000 hectares depuis le 27 juillet et était circonscrit à 47%, soit une bonne progression par rapport aux 34% signalés à 02h00 GMT. Cal Fire anticipe qu'il soit cerné totalement au 1er septembre.
650.000 hectares détruits
Des centaines de maisons ont été détruites par les incendies en Californie, comme à Spring Valley photographié le 7 août. |
Il est composé en réalité de deux foyers mitoyens: le "Ranch Fire", le plus important, avec près de 102.000 hectares brûlés, et le "River Fire".
Plus au Nord, près de la ville de Redding, l'incendie "Carr" restait maitrisé à 47% au petit matin avec plus de 70.200 hectares détruits. Plus de 4.700 pompiers luttent contre ce sinistre qui a causé la mort de sept personnes depuis le 23 juillet et a réduit en cendres 1.600 bâtiments, dont un millier d'habitations.
Autre brasier d'ampleur: le "Ferguson Fire", qui a contraint à la fermeture partielle du très touristique parc de Yosemite. Mercredi matin 8 août, il était circonscrit à 43% et avait détruit près de 38.500 hectares depuis le 13 juillet.
Le Centre national des incendies (NIFC), qui regroupe neuf agences américaines de gestion des feux, a indiqué que sur la seule journée de lundi 6 août plus de 127 brasiers ont sévi dans onze États américains, représentant alors près de 650.000 hectares détruits.
Il a fait appel à l'armée pour que des militaires s'ajoutent aux renforts déjà envoyés par de nombreux États américains et depuis l'étranger, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande.