La Grèce domine les débats lors des réunions du FMI et de la BM

La Grèce domine les débats jeudi 16 avril lors des réunions de printemps à Washington du FMI et de la Banque mondiale, Athènes affirmant sa volonté d'engager des réformes face à des partenaires de plus en plus crispés.

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Le ministre des finances grec Yanis Varoufakis a assuré de la volonté de son gouvernement de mener à bien les réformes exigées par ses créanciers pour qu'ils débloquent une tranche d'aide de 7,2 milliards d'euros. "Nous ferons des compromis mais ne nous compromettrons pas", a-t-il dit, mais sans donner de détails.

Mais il a fait face à un certain scepticisme, notamment de son homologue allemand Wolfgang Schaüble, et à une grande fermeté de la part de la directrice-générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde.

La directrice-générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde lors d'une conférence de presse, le 16 avril à Washington.

Celle-ci a affirmé lors d'une conférence de presse qu'il n'y aurait pas de traitement de faveur pour la Grèce, endettée auprès du Fonds et confrontée à des échéances de remboursement régulières.

Selon des informations de presse, démenties à Athènes, la Grèce aurait demandé un report de ses échéances les plus immédiates.

"C'est clairement une voie qui ne serait pas adaptée ni recommandable", a lancé la directrice-générale du FMI. "Si la Grèce veut ce versement (de 7,2 milliards), elle doit faire ce qu'elle a promis" en termes de réformes, a déclaré pour sa part M. Schäuble.

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a assuré jeudi 16 avril qu'il "n'y avait pas de préparation douce" à une sortie de la Grèce de l'euro, malgré de "trop faibles" progrès dans les discussions avec Athènes. "Le temps commence à presser" pour trouver un accord avec une Grèce financièrement aux abois, a-t-il toutefois admis.

Athènes assure être en mesure de régler son dû pour avril, mais le doute persiste pour des paiements attendus en mai. D'ici là, le gouvernement dominé par le parti de gauche radicale Syriza, doit faire valider par ses partenaires européens une liste de réformes, afin de libérer l'aide attendue.

Ces incertitudes ont provoqué une forte tension sur les taux grecs. Celui à 10 ans a renoué avec des niveaux inédits depuis 2012, dépassant brièvement 13% en séance.

L'euro n'a toutefois pas souffert, progressant même face au dollar. Mais la possibilité d'un défaut de la Grèce et d'une sortie de la zone euro est évoquée, même au sein du FMI.

Son économiste en chef Olivier Blanchard a évoqué cette semaine la possibilité d'une crise grecque et estimé que la zone euro pourrait survivre à une sortie de la Grèce même si celle-ci "déstabiliserait" les marchés financiers.

Lutte contre la pauvreté et réformes

Ces débats éclipsaient quelque peu les autres thèmes de la réunion, notamment la lutte contre la pauvreté.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a ainsi rappelé qu'il fallait encore "tirer de la pauvreté un milliard de personnes", et réclamé des réformes dans les pays émergents.

Mme Lagarde a aussi quelque peu sermonné les États-Unis qui depuis des années bloquent une réforme du FMI destinée à donner plus de poids aux grands pays émergents : "Je comprends que certains pays soient frustrés" par ce blocage, a-t-elle dit.

Autre sujet au premier plan des réunions, la crise d'Ebola et les moyens de venir en aide aux trois pays touchés, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.

Les dirigeants de ces trois pays devaient présenter à Washington les détails d'un "plan Marshall", s'accompagnant d'une aide supplémentaire et d'un effacement de leur dette.

AFP/VNA/CVN

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