>>Pas de nouveau cas d’infection lundi matin 11 mai
>>Le confinement prolongé au Royaume-Uni, le coronavirus réapparaît à Séoul et Wuhan
Une femme masquée devant la tour Eiffel le 11 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Appels à continuer à privilégier le télétravail, port du masque obligatoire dans les transports, distanciation sociale : les gouvernements ont tâché de favoriser une reprise en douceur après deux mois d'activité au point mort ou presque.
Mais lundi matin 11 mai, le métro parisien a connu un pic d'affluence quasiment similaire aux jours d'avant le confinement. "Ça va être impossible", s'est agacée Brigitte, une voyageuse d'une ligne desservant le centre de la capitale française.
La joie de renouer avec un semblant de vie sociale est cependant bien présente dans ces deux pays, parmi les plus endeuillés par la pandémie qui a fait plus de 282.000 morts dans le monde depuis son apparition fin 2019 en Chine.
"Après autant de temps enfermés chez nous, on profite de nos retrouvailles au soleil", dit Marcos Maimó, 29 ans, qui trinque avec trois amis dans le centre historique de Tarragone (100 km au Sud de Barcelone).
Partout, la vigilance est de mise alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute une deuxième vague de la pandémie qui a conduit au confinement de plus de la moitié de l'humanité et plongé l'économie planétaire dans une récession record.
"Ennui mortel"
En République de Corée, où l'épidémie avait été jugulée, la capitale, Séoul, a ordonné des fermetures de bars et discothèques après une résurgence de la maladie COVID-19. Trente-cinq nouveaux cas ont été recensés lundi.
Désinfection de la cantine d'une école à Séoul, le 11 mai en République de Corée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Wuhan, la ville chinoise où le virus avait commencé à frapper, les autorités ont annoncé un nouveau cas dimanche et cinq lundi 11 mai, après plus d'un mois de répit à la suite d'un confinement draconien.
Le parc Disneyland de Shanghai a toutefois rouvert ses portes lundi 11 mai. "Même si beaucoup d'attractions restent fermées, nous sommes très impatientes", glisse une visiteuse à l'entrée du parc, accompagnée d'une fillette de cinq ans. "Nous avons passé deux mois enfermées, c'était d'un ennui mortel".
En Allemagne, pays souvent cité en exemple pour l'efficacité de sa gestion de la crise, le seuil critique de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants a été franchi dans trois cantons.
La chancelière Angela Merkel a souligné lundi 11 mai à la télévision qu'en cette "nouvelle phase de la pandémie", il était "très important" que les gens respectent les gestes barrières.
Dans ce contexte, le Premier ministre britannique Boris Johnson, lui même rescapé de la maladie, a prolongé au moins jusqu'au 1er juin le confinement dans son pays, le deuxième plus touché au monde avec près de 32.000 morts.
Il a toutefois présenté lundi un plan de déconfinement progressif accordant plus de possibilités de sorties, à condition de maintenir ses distances et de rester entre personnes du même foyer.
Il fixe aussi comme objectif de renvoyer à l'école les élèves de primaire pour un mois, avant les vacances d'été, et ouvre la voie à un redémarrage de la saison sportive à huis clos le 1er juin, avant une possible réouverture des commerces non essentiels, comme les coiffeurs ou les pubs, à partir du 4 juillet. Le port du masque est recommandé dans les lieux fermés.
"Sauvez des vies"
En France, où plus de 26.000 personnes ont péri, les dirigeants ont eux aussi appelé à la discipline. "Grâce à vous, le virus a reculé. Mais il est toujours là. Sauvez des vies restez prudents", a tweeté le président Emmanuel Macron.
Jean Castex, le haut fonctionnaire chargé en France de préparer la sortie de confinement a pour sa part averti "qu'un reconfinement en urgence doit être anticipé" en cas de besoin.
Les écoles ont rouvert lundi 11 mai en Norvège, en Suisse ou encore aux Pays-Bas. "Les enfants avaient énormément envie de revenir à l'école, ils sautaient partout en voyant leurs copains", témoigne Manon, mère de trois bambins à La Haye.
Les autorités norvégiennes ont assuré que ces réouvertures n'avait pas, à ce stade, ravivé la pandémie dans le pays. "Si l'allègement des mesures avait dû avoir un tel effet, nous aurions dû aujourd'hui commencer à le voir sous la forme d'une hausse du nombre des infections", a dit un haut responsable.
Un client se désinfecte les mains à l'entrée d'une boutique de vêtement, le 11 mai à Bordeaux. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Espagne, afin de limiter les risques de propagation, seule une partie du pays a été déconfinée lundi 11 mai. Plusieurs grandes villes, comme Madrid et Barcelone, restent soumises à de sévères restrictions dans ce pays qui déplore lui aussi plus de 26.000 morts.
L'Italie a comptabilisé lundi 11 mai moins de mille malades en soins intensifs, une première depuis le 10 mars.
En Ukraine, les terrasses de restaurant comme les salons de beauté, les cliniques dentaires, les parcs et les squares ont rouvert lundi 11 mai.
Étudiants réquisitionnés
Aux États-Unis, pays le plus endeuillé avec près de 80.000 décès, les conseillers économiques du président Donald Trump ont défendu la possibilité de faire redémarrer l'économie nationale.
Ces derniers jours, deux employés de la Maison Blanche, dont la porte-parole du vice-président Mike Pence, ont été testés positifs au virus.
En Russie, où plus de 10.000 cas sont répertoriés quotidiennement, le président Vladimir Poutine a donné lundi 11 mai le coup d'envoi d'un plan de déconfinement prudent et régionalisé.
Dans ce pays, la réquisition d'étudiants en médecine fait grincer des dents. "Ceux qui n'iront pas n'auront pas leur attestation et risquent l'exclusion", s'agace Svetlana, élève en 6e année à Moscou.
L'Inde a commencé son processus de déconfinement, mais interdit toujours les déplacements entre États, ainsi que les vols nationaux et internationaux.
Le pays compte plus de 2.100 morts, mais le pic n'y est pas attendu avant juin ou juillet. Le trafic ferroviaire doit y reprendre progressivement à partir de mardi 12 mai.
En Europe, plusieurs musées ont commencé à collecter des objets documentant les confinement. "Il faut garder une trace de cet événement pour pouvoir expliquer dans 100 ans ce qui s'est passé", explique Sarah Lessire, coordinatrice d'un projet en Belgique.