>>France : le nombre de naissances en 2018 baisse de 1,4% par rapport à 2017
Des promeneurs aux jardins des Tuileries en avril 2010 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au 1er janvier, 67.064.000 personnes exactement vivaient en France : 64.898.000 en métropole et 2.166.000 dans les départements d'outre-mer, selon les estimations publiées mardi 14 janvier par l'Insee.
La croissance de la population en 2019 est tirée comme les années précédentes par les naissances davantage que par le solde migratoire. La différence entre les entrées et sorties du territoire ressort en effet à +46.000 personnes, en diminution par rapport à 2018.
Avec 753.000 naissances (6.000 de moins qu'en 2018) et 612.000 décès (2.000 de plus), le pays a connu un solde naturel de +141.000 personnes, à son plus bas historique depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une tendance qui s'explique par la hausse des décès depuis une dizaine d'années, du fait de l'arrivée des générations du baby-boom (entre 1946 et 1974) à des âges avancés, et par la diminution du nombre de naissances.
Cette baisse, qui s'observe depuis 2015, s'est poursuivie en 2019 mais à un rythme plus modéré si on la compare aux 12.000 bébés de moins en 2018, 14.000 en 2017, 15.000 en 2016 et 20.000 en 2015.
Ce recul de la natalité s'explique en partie par la diminution du nombre de femmes de 20 à 40 ans, en âge de procréer, celles nées durant le baby-boom étant progressivement sorties de cette tranche d'âge.
Mais elle est surtout due à la baisse du taux de fécondité (nombre d'enfants par femme) qui s'établit à 1,87 enfant par femme, contre 1,88 (arrondi) en 2018.
À titre de comparaison, en 1946, les femmes avaient en moyenne trois enfants, un chiffre tombé à 1,66 enfant en 1993 puis remonté autour de 2 entre 2006 et 2014.
Fécondité et retraites
Prenant acte de cette cinquième baisse de la natalité, l'Union nationale des associations familiales a appelé mardi 14 janvier à "un rebond de la politique familiale" pointant "des prestations familiales sacrifiées ou rognées" et "le développement de l'accueil de la petite enfance (qui) stagne".
En plein conflit sur la réforme des retraites, l'Unaf s'inquiète en outre du financement des pensions "dont les scénarios d'équilibre reposent sur une hypothèse de fécondité de 1,95 enfant par femme".
Au niveau européen, la France reste toutefois la championne de la fécondité avec 1,90 enfant par femme en 2017 (dernier comparatif possible) devant la Suède (1,78) et l'Irlande (1,77).
Après une stagnation en 2018 pour les femmes, l'espérance de vie à la naissance progresse, s'établissant désormais à 85,6 ans, soit l'une des plus élevées de l'Union européenne derrière les Espagnoles (86,1 ans). Pour les hommes, elle progresse à 79,7 ans (79,2 en 2018), en neuvième position seulement au niveau européen.
Effet cumulé de l'augmentation de l'espérance de vie et de l'entrée des générations du baby-boom à des âges avancés, la France poursuit son vieillissement avec, au 1er janvier, plus d'une personne sur cinq (20,5%) âgées de plus de 65 ans (12,8% en 1985).
Moins de mariages, plus de Pacs
"Les baby-boomers accélèrent temporairement le vieillissement démographique", assure le démographe Gilles Pison, estimant que "dans 40 ans, les générations seront à peu près de même effectif".
Le nombre de mariages, entre couples de sexe différent et de même sexe, continue de chuter, s'établissant à 227.000 (221.000 mariages hétérosexuels et 6.000 mariages homosexuels).
Les pactes civils de solidarité (Pacs) progressent eux de façon continue, se rapprochant des mariages: 209.000 en 2018, dont 8.500 conclus entre couples de même sexe.
La France comptait 14 millions de moins de 18 ans, soit 21% de sa population, dont 4 millions vivaient avec un seul de leur parent.
La part des familles dites "traditionnelles" (où tous les enfants du logement sont ceux du couple) a reculé de deux points (69 à 67%) au profit des familles monoparentales (22 à 24%) depuis 2011. La proportion de familles recomposées est restée stable, à 9%.
AFP/VNA/CVN